Centrafrique : l’armée reprend le contrôle d’une ville de l’ouest attaquée par des milices paysannes

Des groupes paysans d’autodéfense ont attaqué samedi matin la ville de Bouar, dans l’ouest de la Centrafrique, où des tirs nourris d’armes lourdes et légères ont fait fuir la population, mais l’armée a repris le contrôle dans l’après-midi.

Les anti-balakas sont des milices paysannes d’autodéfense. © AFP

Les anti-balakas sont des milices paysannes d’autodéfense. © AFP

Publié le 26 octobre 2013 Lecture : 2 minutes.

Mis à jour à 17h45

Ces groupes, munis d’armes de guerre et de machettes, ont encerclé la ville tôt ce matin et des tirs à l’arme lourde et légère ont commencé à se faire entendre dans plusieurs endroits de Bouar, située à environ 400 km au nord-ouest de Bangui, a expliqué cette source.

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"Il n’y a pas eu de combats en centre-ville, mais des tirs nourris se faisaient toujours entendre à la mi-journée au niveau de l’aérodrome de Bouar", selon cette même source. Aucun bilan d’éventuelles victimes n’a pû être communiqué.

"En milieu d’après-midi, l’armée (des ex-rebelles Séléka intégrés dans les forces de défense centrafricaine, basés à Bouar ) a repris le contrôle de la ville. Elle effectue des patrouilles en ce moment", a déclaré le maire, Ali Aoudou Moumini, joint au téléphone par l’AFP.

M. Moumini a précisé que la ville était encore déserte et les rares habitants n’ayant pas fui avant l’attaque restaient terrés chez eux.

"Les assaillants ont encerclé la ville. Nous sommes bloqués. On ne sait dans quelle direction fuir", avait affirmé Maxime Lalaï, un habitant de Bouar, plus tôt dans la journée.

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"J’ai couru pour me réfugier à l’évêché. Mais là-bas, les lieux sont saturés. Il n’y avait plus de place. Je suis reparti chez moi où je suis resté terré avec ma famille", avait témoigné Ali Camara, un employé de l’ONG internationale Cordaid.

Un commerçant du quartier haoussa de Bouar, Awalou Mamadou, disait craindre des violences ciblées envers la communauté musulmane de la ville majoritairement chrétienne, et estimait le nombre des assaillants entre 300 et 500 hommes.

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Depuis plusieurs semaines les anti-balakas, des milices paysannes d’autodéfense, se sont créées en réaction aux exactions commises contre la population par les anciens rebelles Séléka depuis leur prise du pouvoir fin mars, plongeant la Centrafrique dans le chaos.

Les combattants qui formaient les rangs de l’ex-rébellion se revendiquent de confession musulmane et le président de transition Michel Djotodia, qu’ils ont porté au pouvoir, est le premier président musulman de l’histoire du pays.

Le pays est livré à des chefs de bande et des mercenaires, l’Etat s’est effondré et les violences menacent de prendre un tour religieux entre chrétiens – ils constituent la grande majorité des près de cinq millions d’habitants – et musulmans.

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