Le Rwanda menace la RDC après un bombardement
Les soldats rwandais sont prêts à mener « une opération chirurgicale » en République démocratique du Congo si de nouveaux engins explosifs tombent au Rwanda, a mis en garde l’ambassadeur du pays auprès de l’ONU vendredi. Samedi, les combats se poursuivaient entre le M23 et les FARDC.
Mis à jour à 12h
Vendredi, des engins explosifs sont tombés en territoire rwandais après la reprise des combats entre armée et rebelles du M23 en RDC, et un porte-parole de l’armée rwandaise a accusé l’armée congolaise de "viser des civils".
"S’ils ne mettent pas un terme à cela, nous agirons sans attendre et cela fera mal", a déclaré à l’AFP Eugène Richard Gasana après des discussions du Conseil de sécurité sur la situation. "Nous le ferons avec une précision laser, nous savons d’où cela vient".
Le Rwanda est actuellement membre du Conseil de sécurité et M. Gasana a expliqué avoir fait passer le message de son gouvernement auprès des 14 autres membres. Le Conseil a demandé une enquête sur l’origine des bombardements de vendredi, ont déclaré des diplomates.
"S’ils osent continuer, ça va faire mal"
"Nous leur demandons d’arriver à s’entendre. . . et de mener leurs combats loin de notre frontière. Nous avons déjà prévenu le gouvernement de Kinshasa", a poursuivi l’ambassadeur rwandais. "S’ils osent continuer, ça va faire mal", a-t-il ajouté, assurant que le Conseil avait reçu son message avec "beaucoup de compréhension".
Les combats entre l’armée congolaise et la rébellion Mouvement du 23 mars (M23) se poursuivaient samedi matin pour le deuxième jour consécutif dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), près de la frontière rwandaise, selon des sources concordantes.
"Les combats ont repris à l’aube" à Kibumba, à environ 25 kilomètres au nord de Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu, frontalière du Rwanda et de l’Ouganda, a déclaré à l’AFP un officier supérieur de l’armée sous le couvert de l’anonymat.
"Les affrontements continuent au niveau de Kibumba. Toute la nuit, c’était vraiment des détonations", a pour sa part affirmé à l’AFP un défenseur des droits de l’Homme déplacé par les combats et originaire de Kibumba.
L’officier de l’armée a également annoncé l’ouverture d’un nouveau front samedi dans la région de Mabenga, sur le front nord de la zone sous contrôle du M23, et à environ 80 km au nord de Goma, où l’armée s’est récemment renforcée. "Il y a des troupes, des chars, des mortiers…", a-t-il précisé.
Le M23 a confirmé l’ouverture de ce nouveau front. L’armée a "lancé une nouvelle offensive sur l’axe Mabenga-Kahunga" samedi matin, a dit à l’AFP Bertrand Bisimwa, président politique du M23. "Ils essaient de voir s’ils peuvent faire une percée, mais c’est sans espoir", a-t-il ajouté.
Dans la journée de vendredi, des éléments de la brigade d’intervention de la Mission de l’ONU pour la stabilisation de la RDC (Monusco) s’étaient déployés derrière les Forces armées de la RDC (FARDC). Des hélicoptères de l’ONU avaient aussi survolé la zone rebelle, sans tirer.
L’officier de l’armée a expliqué samedi que la Monusco a depuis musclé son appui aux forces loyalistes. Selon lui, elle apporte désormais un soutien "logistique", et ses hélicoptères un "appui feu". La Monusco était injoignable samedi matin pour commenter ces informations.
Les combats entre l’armée et le M23, les plus violents depuis ceux de fin août, avaient repris vendredi à l’aube à Kanyamahoro, près de Kibumba.
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