Tunisie : le « dialogue national » pour le changement de gouvernement débute mercredi

Le « dialogue national » destiné à sortir la Tunisie d’une profonde impasse politique et à préparer la démission du gouvernement dirigé par les islamistes d’Ennahda débutera mercredi, selon les médiateurs de la crise et l’opposition.

Le leader du parti islamiste Ennahda, Rached Ghannouchi (c), le 18 octobre 2013 à Tunis. © Fethi Belaïd/AFP

Le leader du parti islamiste Ennahda, Rached Ghannouchi (c), le 18 octobre 2013 à Tunis. © Fethi Belaïd/AFP

Publié le 19 octobre 2013 Lecture : 2 minutes.

"La date du début réel du dialogue national a été fixée au 23 octobre pour mettre en oeuvre la feuille de route" de sortie de crise, a annoncé dans la nuit de vendredi à samedi dans un communiqué le syndicat UGTT, principal médiateur de la crise.

Cette feuille de route prévoit la formation sous trois semaines d’un gouvernement apolitique ainsi que l’adoption en parallèle de la Constitution et d’une loi électorale.

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"Les dispositions de la feuille de route constituent le minima à mettre en œuvre", a indiqué à l’AFP Aïda Klibi, porte-parole du parti Nidaa Tounès, l’une des principales formations d’opposition, confirmant que le dialogue doit débuter mercredi.

Elle a ajouté que la manifestation prévue ce jour-là par l’opposition serait "probablement maintenue", dans le cadre des rassemblements hebdomadaires chaque mercredi réclamant "la vérité sur les assassinats politiques" qui ont ébranlé la Tunisie depuis le début de l’année.

Le parti Ennahda n’était pas joignable dans l’immédiat pour confirmer sa participation aux négociations.

Adopter une Constitution

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La date choisie pour le début du dialogue et les manifestations marque le deuxième anniversaire de l’élection d’une Assemblée nationale constituante (ANC) qui devait à l’origine adopter en un an une Constitution. Faute de consensus entre les islamistes, leurs alliés et l’opposition, ce calendrier a été sans cesse repoussé.

La Tunisie est plongée dans une profonde crise politique depuis le meurtre le 25 juillet du député d’opposition Mohamed Brahmi, dont certains proches accusent les islamistes d’être responsables, tandis que police l’attribue à des salafistes.

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Ennahda et ses détracteurs ont signé le 5 octobre la feuille de route prévoyant que les islamistes quittent le pouvoir et qu’un gouvernement apolitique conduise le pays jusqu’aux prochaines élections dont le calendrier reste à déterminer.

Mais le démarrage concret des négociations a été sans cesse repoussé si bien qu’aucune date n’a été clairement fixée pour la démission du cabinet actuel.
Ennahda a indiqué être prêt à quitter le pouvoir dès que la Constitution serait adoptée.

Le pays est toujours privé d’institutions pérennes et de calendrier électoral, près de trois ans après la révolution de janvier 2011. Il est aussi régulièrement déstabilisé par l’essor de la mouvance jihadiste et des conflits sociaux.

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