Directeur de cabinet puis Premier ministre de Faustin-Archange Touadéra, Firmin Ngrebada est, depuis sa démission en 2021, redevenu simple député. Mais, à l’époque, il n’avait pas dit pour autant adieu à ses rêves de grandeur, en l’occurrence à son ambition de succéder au président centrafricain. Bénéficiant d’un solide réseau et d’un carnet d’adresses envié, il savait d’ailleurs aussi pouvoir compter sur l’appui des Russes de Wagner, dont il a su rester proche.

Seulement, Faustin-Archange Touadéra a, entre temps, fait adopter une réforme de la constitution. Celle-ci devrait permettre au chef de l’État de se présenter une nouvelle fois à la magistrature suprême, sans doute en 2026, et d’obtenir un troisième mandat, ce qui était jusque-là illégal. Ainsi, Firmin Ngrebada a-t-il dû abandonner son rêve présidentiel et revoir ses ambitions ?

Il est aujourd’hui présenté comme l’un des prétendants à des postes moins prestigieux, quoique de premier plan : la présidence ou la vice-présidence, nouvellement créée, de l’Assemblée nationale. Le jeu des chaises musicales de Bangui n’a pas encore livré ses secrets, et l’ancien Premier ministre, resté proche du chef de l’État – qu’il voit encore régulièrement –, espère donc et fourbit ses armes. Il répond aux questions de Jeune Afrique.

Jeune Afrique : Vous avez quitté la primature il y a deux ans.  Quel regard portez-vous sur le bilan de votre successeur, Félix Moloua ?