Israël exige l’évacuation de Gaza sous 24 heures
Le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir le 13 octobre pour aborder la situation à Gaza après avoir appelé à l’annulation de l’ordre d’évacuation.
Le 13 octobre, Israël a ordonné l’évacuation sous 24 heures vers le sud de « tous les civils » de la ville de Gaza, au septième jour de sa guerre contre le Hamas, le mouvement islamiste palestinien que le Premier ministre israélien a promis d’ « écraser ».
Depuis le début des hostilités, déclenchées le 7 octobre par une attaque du Hamas, environ 1 200 personnes, en majorité des civils, ont été tuées en Israël. Dans la bande de Gaza, les frappes israéliennes massives lancées en riposte ont fait 1 417 morts, dont de nombreux civils, selon les autorités locales.
L’armée israélienne « ordonne l’évacuation de tous les civils de la ville de Gaza de leurs domiciles vers le sud, pour leur propre sécurité et protection », a-t-elle annoncé dans un communiqué. Les civils devront « se rendre dans le secteur au sud du Wadi Gaza », un ruisseau situé au sud de la ville de Gaza, a-t-elle ajouté. « Vous ne serez autorisés à retourner dans la ville de Gaza que lorsqu’une autre annonce le permettant sera faite. »
Situation calamiteuse
À New York, le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric, a confirmé que l’armée israélienne avait informé l’organisation de cet ordre d’évacuation, qui concerne selon lui environ 1,1 million d’habitants du nord de la bande de Gaza. Il a averti qu’une évacuation d’une telle ampleur était « impossible sans provoquer des conséquences humanitaires dévastatrices ». Dans ces circonstances, « les Nations Unies appellent fortement à ce que cet ordre (…) soit annulé pour empêcher de transformer ce qui est déjà une tragédie en une situation calamiteuse », a-t-il insisté.
L’ambassadeur d’Israël à l’ONU, Gilad Erdan, a vivement réagi. « La réponse de l’ONU à l’alerte préalable d’Israël envers les habitants de Gaza est honteuse », a-t-il écrit dans un message envoyé à l’AFP par ses services, accusant l’ONU d’avoir « fermé les yeux face au Hamas ».
Quelques heures plus tôt, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait promis, à l’issue d’un entretien à Tel-Aviv avec le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, d’anéantir le Hamas, au pouvoir dans l’enclave palestinienne depuis 2007. « Tout comme l’EI a été écrasé, le Hamas sera écrasé », a-t-il martelé en référence au groupe État islamique. Des déclarations qui laissent présager une offensive terrestre dans la bande de Gaza.
Une aide face aux « besoins urgents »
Plus de 423 000 Palestiniens ont été déplacés ces derniers jours dans la bande de Gaza pour fuir les bombardements, selon l’ONU, qui a lancé un appel d’urgence aux dons à hauteur de 294 millions de dollars pour répondre aux « besoins urgents » des territoires palestiniens. L’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) accueille environ 64 % de ces déplacés dans 102 de ses établissements.
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a exhorté les Gazaouis à se montrer « inébranlables » et « rester sur leur terre », alors que les appels se multiplient pour que l’Égypte autorise un passage sécurisé pour les civils en provenance de la bande de Gaza. Le Caire plaide en faveur d’une solution diplomatique et s’oppose à l’idée de laisser les Palestiniens fuyant la guerre entrer sur son territoire.
Outre les bombardements, l’armée israélienne a déployé des dizaines de milliers de soldats autour de Gaza et à la frontière avec le Liban, pays depuis lequel le Hezbollah pro-iranien, allié du Hamas, lance régulièrement des roquettes contre Israël.
Pendant sa visite-éclair en Israël, Antony Blinken a dit avoir discuté « des moyens de répondre aux besoins humanitaires des habitants de Gaza afin de les protéger, tandis qu’Israël mène ses opérations de sécurité légitimes pour se défendre contre le terrorisme et tenter de faire en sorte que cela ne se reproduise plus jamais ». « Nous serons toujours à vos côtés », a-t-il assuré à Netanyahu.
« Nous serons toujours à vos côtés »
En Jordanie, le secrétaire d’État doit rencontrer le roi Abdallah II et le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. Il est ensuite attendu au Qatar, en Arabie saoudite, en Égypte et aux Émirats arabes unis.
Le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir le 13 octobre pour aborder la situation dans la bande de Gaza. Une première réunion du Conseil, le 8 octobre, n’avait abouti à aucune condamnation unanime de l’attaque du Hamas.
(Avec AFP)
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