CAN 2023 : la Côte d’Ivoire pas trop mal lotie, le choc Sénégal-Cameroun

Le tirage au sort de la prochaine Coupe d’Afrique des nations a eu lieu le 12 octobre à Abidjan. Si la Côte d’Ivoire, l’Algérie ou le Maroc s’en sortent plutôt bien, le Sénégal, tenant du titre, hérite du groupe le plus difficile.

Le président de la CAF Patrice Motsepe lors du tirage au sort officiel de la CAN 2024 au Parc des Expositions d’Abidjan, le 12 octobre 2023. © WIKUS DE WET/AFP

Le président de la CAF Patrice Motsepe lors du tirage au sort officiel de la CAN 2024 au Parc des Expositions d’Abidjan, le 12 octobre 2023. © WIKUS DE WET/AFP

Alexis Billebault

Publié le 13 octobre 2023 Lecture : 4 minutes.

C’est une habitude aussi ancienne que les compétitions internationales : quand arrive le moment du tirage au sort des groupes, tous les regards se tournent vers le pays organisateur, traditionnellement bien servi – malgré quelques exceptions. La soirée du 12 octobre organisée à Abidjan n’a pas dérogé à la règle et Jean-Louis Gasset, le sélectionneur français des Éléphants ivoiriens, a certainement apprécié le verdict des boules de plastique.

Sort enviable

Certes, le pays organisateur de la prochaine Coupe d’Afrique des nations (qui aura lieu du 13 janvier au 11 février 2024 en Côte d’Ivoire) devra affronter dans le Groupe A le Nigeria, un géant d’Afrique même s’il a un peu perdu de sa superbe ces dernières années. Il devra aussi écarter la Guinée équatoriale, quart de finaliste au Cameroun en 2022, et la Guinée-Bissau, qu’il affrontera en match d’ouverture.

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Mais le sort qui lui a été réservé est beaucoup plus enviable que celui du Sénégal, champion d’Afrique en titre : les Lions de la Teranga (Groupe C) retrouveront le Cameroun, leur vieil ennemi intime qu’ils croiseront dès le 16 octobre à Lens, en match amical. Ils affronteront aussi la Guinée, toujours coriace, et la Gambie, révélation de la dernière CAN (quart de finaliste) et dont la progression ne se dément pas.

« Ce n’est pas évident. Le Cameroun, c’est une équipe qui ne nous réussit pas vraiment », rappelle Ferdinand Coly, l’ancien défenseur des Lions de la Teranga, qui se souvient de la finale de la CAN 2002 perdue aux tirs au bout face aux Lions indomptables. « Il y aura aussi des derbies face à la Guinée, à la Gambie. L’aspect émotionnel sera intense », promet Coly.

Tom Saintfiet, le sélectionneur belge de la Gambie, ne le contredit pas. « C’est le groupe le plus difficile, avec deux sélections [le Cameroun et Sénégal] qui ont disputé la dernière Coupe du monde, rappelle-t-il. C’est le seul où on retrouve quatre équipes déjà présentes lors de la dernière CAN, avec le vainqueur en prime. On va essayer de jouer notre rôle d’outsider, comme en 2022. »

Le Burkina Faso, une valeur sûre

L’avant-dernier champion d’Afrique, l’Algérie, dont la CAN camerounaise avait tourné au désastre, s’en sort un peu mieux que son successeur au palmarès, mais les Fennecs devront tout de même se méfier du Burkina Faso, une des valeurs sûres du continent, de la Mauritanie, qui a son rond de serviette à la grande table de la compétition depuis 2019, et de l’Angola.

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Même si elle est un peu moins flamboyante depuis le titre obtenu au Caire, l’Algérie reste évidemment une des favoris de la CAN. Son sélectionneur Djamel Belmadi a d’ailleurs annoncé la couleur, alors que son équipe venait de laminer le Cap-Vert (5-1) en match amical à Constantine : « Nous irons en Côte d’Ivoire avec l’ambition de gagner la CAN ».

« L’Algérie est le favori, mais ce groupe me semble assez homogène, d’un bon niveau et il s’annonce compliqué », analyse de son côté Hubert Velud, le sélectionneur français des Étalons burkinabés. « En étant dans le chapeau 3, il fallait s’attendre à tomber sur des adversaires de haut niveau, mais nous aurons notre mot à dire », assure Amir Abdou, l’entraîneur franco-comorien de la Mauritanie.

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Pour la Tunisie et le Mali, un groupe difficile

Si l’issue du Groupe B devrait, sauf immense surprise, être favorable à l’Égypte de Mohamed Salah et au Ghana des frères Ayew (Jordan et André), puisque les Pharaons et les Black Stars seront opposés au duo lusophone constitué du Cap-Vert et du Mozambique, celle des Groupes E et F semble plus incertaine.

Dans le Groupe E, la Tunisie et le Mali qui ne se quittent plus (il s’agira de leur troisième confrontation consécutive au premier tour de la CAN), n’auront pas la partie facile face à l’Afrique du Sud, de retour en phase finale après avoir manqué l’édition 2022, et face la Namibie qui a posé de gros problèmes au Cameroun lors de la phase qualificative. Le Maroc, toujours porté par les effets de son parcours lors de la Coupe du monde 2022 au Qatar, où il s’était classé à la quatrième place, est, au même titre que la Côte d’Ivoire, le Sénégal, l’Algérie et quelques autres, un prétendant au titre.

Walid Regragui, son sélectionneur, n’a pas dit autre chose à l’issue du tirage au sort, qui a placé son équipe avec la RDC, la Zambie et la Tanzanie. « C’est un groupe équilibré mais comme d’autres sélections, nous avons l’ambition de remporter ce titre. » Plus prudent, Sébastien Desabre, à la tête de Léopards congolais qu’il a qualifiés après deux défaites en matchs éliminatoires, ne veut surtout pas parler d’autre chose que du premier tour.

« Ce ne sera pas simple dans la mesure où les Marocains font partie des meilleures sélections d’Afrique, que la Zambie a fait un très bon parcours en qualifications et que la Tanzanie voit son football progresser. Mais nous avons nos chances de passer la phase de groupes. La RDC viendra en Côte d’Ivoire avec humilité, mais aussi avec de l’ambition. »

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