Somalie : les shebab dénoncent une attaque « ratée » par des forces étrangères

Des forces spéciales étrangères ont attaqué dans la nuit de vendredi à samedi une importante base des islamistes shebab dans le port somalien de Barawe (sud), ont annoncé des responsables shebab, affirmant que l’attaque avait échoué.

Des soldats des forces de l’Union Africaine et de l’Onu en position lors d’une embuscade. © AFP

Des soldats des forces de l’Union Africaine et de l’Onu en position lors d’une embuscade. © AFP

Publié le 5 octobre 2013 Lecture : 3 minutes.

Selon ces sources, l’opération, survenue deux semaines après l’attaque du centre commercial Westgate de la capitale kényane Nairobi revendiquée par les shebab, a été menée par des "Occidentaux", par bateau et hélicoptère.

"Les ennemis d’Allah ont encore essayé de prendre par surprise les commandants moudjahidines dans une attaque tard dans la nuit, en utilisant un hélicoptère militaire, mais on leur a infligé une leçon et ils ont échoué", a déclaré à l’AFP un responsable shebab local, Mohamed Abu Suleiman.

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"Il y a eu un échange de coups de feu (…) les assaillants étaient occidentaux et nous révèlerons plus tard de quelle nationalité ils étaient", a poursuivi le responsable, refusant de préciser qui était précisément ciblé dans l’attaque.

Mohamed Abu Suleiman n’a évoqué aucune perte côté shebab, et n’était pas non plus en mesure de dire si des forces spéciales étrangères avaient été blessées ou tuées dans les combats.

Lui aussi interrogé par l’AFP, le porte-parole shebab Abdulaziz Abu Musab a affirmé que les forces étrangères avaient débarqué sur la plage par bateau. Il a fait d’état d’un mort dans les rangs shebab.

"L’opération ratée a été menée par des Blancs, qui ont accosté à bord de "deux petits bateaux partis d’une plus grande embarcation en mer (…) un garde shebab a été tué, mais les renforts sont arrivés rapidement et les étrangers ont fui", a-t-il raconté.

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Le porte-parole n’a pas exclu que des membres des forces spéciales étrangères ont été blessés, compte tenu de la quantité de sang retrouvée sur place.

Commandants shebab visés

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Des témoins ont fait état d’intenses échanges de tirs.

"J’ai été réveillé par le bruit d’un hélicoptère tournant autour du quartier et quelques minutes plus tard, des coups de feu ont éclaté et duré près de dix minutes", a renchéri un témoin sous couvert d’anonymat.

"Je ne sais pas exactement ce qui s’est passé, mais c’était une attaque organisée visant une maison où se trouvaient des commandants shebab", a-t-il poursuivi.

"Ce matin, on ne peut pas s’approcher du lieu de l’attaque, des shebab lourdement armés ont bouclé la zone", a indiqué un autre habitant, Mohamed Nune.

Les shebab ont subi d’importants revers militaires dans le centre et sud somaliens ces deux dernières années, infligés par l’armée éthiopienne et une force de l’Union africaine (Amisom) à laquelle participe le Kenya voisin. L’armée éthiopienne et l’Amisom interviennent en soutien des fragiles autorités de Mogadiscio.

Mais les islamistes contrôlent encore de vastes parties des zones rurales. Barawe est situé à quelque 180 km au sud de la capitale somalienne Mogadiscio. C’est un des rares ports encore contrôlés par les islamistes.

Plusieurs opérations de forces spéciales occidentales ont été menées en Somalie dans le passé, notamment pour tenter de libérer des otages aux mains des islamistes ou de groupes de pirates.

En janvier 2013, une opération commando française avait échoué à libérer l’otage Denis Allex, un agent des services français de renseignement extérieur. Denis Allex, probablement un pseudonyme, avait a priori été tué par ses ravisseurs. Un membre du commando avait également péri dans l’opération.

En janvier 2012, les Navy Seals, soldats d’élite de la marine américaine, avaient libéré deux travailleurs humanitaires, une Américaine et un Danois, au cours d’une opération commando menée avant l’aube, dans la région de Hobyo (centre) servant de repaire aux pirates somaliens.

La Somalie est en état de guerre civile, livrée au chaos depuis la chute du président Siad Barre en 1991.

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