En RDC, le procès de Stanis Bujakera Tshiamala a débuté

Sitôt ouvert devant le tribunal de grande instance de Kinshasa-Gombe, le procès a été renvoyé au 20 octobre. Arrêté le 8 septembre dernier, notre correspondant en RDC est notamment accusé de « faux en écriture » et « de propagation de faux bruits ».

Le journaliste congolais Stanis Bujakera Tshiamala © DR/Actualité.cd

Publié le 13 octobre 2023 Lecture : 2 minutes.

Cinq semaines après son arrestation, Stanis Bujakera Tshiamala, notre correspondant à Kinshasa, a comparu devant la justice congolaise ce vendredi 13 octobre. Également collaborateur de Reuters en RDC et directeur adjoint du site Actualite.cd, il est accusé de « faux en écriture », « de propagation de faux bruits » et de « transmission de messages erronés et contraires à la loi ».

Son procès s’est ouvert devant le tribunal de grande instance de Kinshasa-Gombe, mais l’audience en elle-même s’est tenue au sein de la prison de Makala, à Kinshasa. Ses avocats ont de nouveau demandé une remise en liberté provisoire, demande sur laquelle la Cour a 48 heures pour se prononcer, et le procès a été renvoyé au 20 octobre.

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Note de l’ANR

Arrêté le 8 septembre dernier à l’aéroport de N’Djili alors qu’il s’apprêtait à se rendre à Lubumbashi, Stanis Bujakera Tshiamala a, tout au long de sa détention, été interrogé sur un article publié sur le site de Jeune Afrique, et qui n’était pas signé de son nom. Le texte en question revenait sur les circonstances de la mort de l’ancien ministre Chérubin Okende, un proche de Moïse Katumbi tué mi-juillet à Kinshasa. Il se faisait aussi l’écho d’une note attribuée à l’Agence nationale de renseignement (ANR). Note dont les autorités congolaises ont démenti l’authenticité dans un courrier adressé à Jeune Afrique le 9 septembre, autrement dit au lendemain de l’arrestation de notre confrère.

Ce document, plusieurs journalistes étaient parvenus à se le procurer. Pourtant, le procureur de la République, Edmond Isofa Nkanga, accuse Stanis Bujakera Tshiamala de l’avoir lui-même fabriqué et d’en avoir été le premier diffuseur. Des accusations que notre journaliste a vigoureusement démenties.

D’abord détenu au commissariat provincial de Kinshasa, Stanis Bujakera Tshiamala a été transféré à la prison de Makala le 14 septembre. L’ONG Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé une détention arbitraire et demandé qu’il soit libéré. Plusieurs chancelleries ont exprimé leur préoccupation quant à la situation de notre confrère, qui a reçu de très nombreuses manifestations de soutien. Le groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire a également été saisi.

Félix Tshisekedi interpellé sur le sujet

Interrogé en marge de l’Assemblée générale des Nations unies fin septembre sur le sort de Stanis Bujakera Tshiamala, qui compte parmi les journalistes les plus en vue de RDC, le président Félix Tshisekedi avait malgré tout tenu à rappeler son attachement à la liberté de la presse. « Stanis Bujakera, c’est un jeune homme que j’aime bien, avait affirmé le chef de l’État congolais. Pour la petite histoire, il a couvert notre campagne électorale, il était de tous les combats avec nous, j’ai de la sympathie pour [lui], je regrette ce qui lui arrive, mais je ne peux pas faire entrave à la justice et ne pas lui permettre de faire toute la lumière. »

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La gravité de la procédure déclenchée contre Stanis Bujakera Tshiamala menace pourtant d’entacher le bilan de Félix Tshisekedi, qui briguera un nouveau mandat à la tête de l’État lors des élections générales du 20 décembre prochain. Jeune Afrique continue de demander l’abandon des charges retenues contre lui et de réclamer sa libération immédiate.

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