À Madagascar, l’opposition maintient la pression après le report de la présidentielle
L’opposition malgache, qui proteste depuis près de deux semaines contre « un coup d’État institutionnel » avant la présidentielle prévue le mois prochain, a promis de maintenir la pression dans la rue malgré l’annonce du report du scrutin d’une semaine.
« Il ne faut pas abandonner, il faut aller jusqu’au bout », a déclaré vendredi 13 octobre l’ex-président et candidat à l’élection, Marc Ravalomanana, lors d’une manifestation dans la capitale Antananarivo organisée à l’appel du « collectif des onze », alliance de convenance des candidats de l’opposition qui réclament un scrutin « démocratique et équitable ».
L’élection, à laquelle le président sortant Andry Rajoelina est candidat, se prépare depuis plusieurs semaines dans un climat qui ne cesse de se dégrader. L’opposition dénonce une machination du pouvoir pour favoriser Rajoelina et a appelé quasi quotidiennement à protester depuis le début du mois. Rassemblant généralement quelques centaines de soutiens, ces rassemblements ont régulièrement été empêchés par les autorités.
Report du premier tour
La Haute cour constitutionnelle (HCC), plus haute juridiction du pays, a ordonné jeudi le report du premier tour, initialement prévu le 9 novembre, au 16 novembre. Le second tour est maintenu au 20 décembre.
Cette décision est survenue après la blessure au visage d’un candidat : Andry Raobelina, président du parti Agir, rénover, bâtir (ARB), a reçu un éclat de grenade lacrymogène lors d’un rassemblement de l’opposition dispersé par les jets de gaz lacrymogènes des forces de l’ordre.
L’ordre de la Cour a été entériné vendredi par un décret du gouvernement. « Ce report ne veut rien dire », a estimé Roland Ratsiraka, lui aussi candidat au scrutin. « Demain nous serons dix fois plus nombreux », a-t-il ajouté à la veille d’une nouvelle manifestation samedi.
Andry Rajoelina, 49 ans, avait accédé au pouvoir en 2009 à la faveur d’une mutinerie chassant Marc Ravalomanana. Sous pression de la communauté internationale, il avait renoncé à se présenter en 2013 mais avait été élu ensuite en 2018. Le mois dernier, dix candidats de l’opposition ont dénoncé « un coup d’État institutionnel » orchestré par le pouvoir : la Haute cour constitutionnelle avait rejeté trois recours réclamant l’invalidation de la candidature de Rajoelina « pour défaut de nationalité malgache ». Fin juin, des informations de presse avaient en effet révélé qu’il avait été naturalisé français en 2014.
(Avec AFP)
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