Le magnat camerounais de l’agroalimentaire Ousmanou Abbo est mort

L’octogénaire, qui avait bâti l’un des plus grands empires familiaux – aujourd’hui sur le déclin – du pays, avait été évacué en Turquie il y a une dizaine de jours.

La propriété d’El Hadj Abbo à Ngaoundéré s’étend sur plus de 3 hectares. Elle abrite même une mosquée qui accueille de nombreux fidèles le vendredi. © Capture Youtube

La propriété d’El Hadj Abbo à Ngaoundéré s’étend sur plus de 3 hectares. Elle abrite même une mosquée qui accueille de nombreux fidèles le vendredi. © Capture Youtube

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Publié le 14 octobre 2023 Lecture : 1 minute.

Alhadji Abbo, comme l’appelaient ses compatriotes, s’est éteint dans la soirée du 13 octobre à Istanbul, en Turquie. L’industriel et homme politique de 87 ans avait été évacué dans la ville turque il y a une dizaine de jours.

Orphelin de père très tôt, aide-chauffeur dès l’âge de 12 ans, ce self-made-man avait bâti l’un des plus grands empires industriels du pays, en débutant dans le transport. El Hadji Mohamadou Ousmanou Abbo évoluera ensuite dans le commerce, profitant notamment des licences d’importation sous le régime d’Ahmadou Ahidjo, avant de s’installer durablement dans l’agriculture et l’industrie agroalimentaire.

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Généreux donateur du RDPC

Le groupe Abbo, évalué en 2019 entre 40 millions et 80 millions d’euros, allait de la meunerie (SCMC et SCTC) à l’hôtellerie (Relais Sailt-Hubert de Garoua), en passant par le sucre (Nosuca), le sel (CSC), le maïs (Maiscam), la sacherie (CPC). Sans compter l’énorme cheptel que ce peul s’était constitué, au point d’être considéré comme le plus grand éleveur de bovins du Cameroun.

Cet empire battait de l’aile ces dernières années, notamment après la fin du partenariat avec l’entreprise andorrane CCDI. La relève, constituée de quelques-uns de ses 36 enfants issus de quatre lits, ne parvenant pas à remettre les entités du groupe à flots, l’entrepreneur s’était résolu à céder des entités.

Le groupe Abbo a toutefois conservé la société Maïcam, son vaisseau amiral, qui intéressait pourtant les Boissons du Cameroun (groupe Castel), désireuses d’entrer au capital de l’industriel camerounais afin de sécuriser ses approvisionnements.

« Ses seuls investissements ces dernières années se limitaient à la multiplication des mosquées dans sa région », confie un observateur. Ce qui ne l’empêchait pas d’avoir l’oreille de Paul Biya, qui en avait fait le patron du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) dont il siégeait au bureau politique – dans son Adamaoua natal. Ce généreux donateur du parti présidentiel fut à l’origine de nombre d’ascensions politiques, y compris ministérielles, dans sa région d’origine.

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