En RDC, le procès Matata Ponyo Mapon reprend en son absence

Les avocats de l’ancien Premier ministre de Joseph Kabila, candidat à la présidentielle de décembre et poursuivi dans une affaire de détournement de fonds, n’ont pas obtenu de report. L’accusé est actuellement soigné à l’étranger.

L’ancien Premier ministre congolais Matata Ponyo Mapon, ici en 2012 à Paris. © PIERRE VERDY / AFP

L’ancien Premier ministre congolais Matata Ponyo Mapon, ici en 2012 à Paris. © PIERRE VERDY / AFP

Publié le 17 octobre 2023 Lecture : 1 minute.

La Cour constitutionnelle de la RDC a décidé le 16 octobre de juger « par défaut » Matata Ponyo Mapon, ancien Premier ministre (de 2012 à 2016) et candidat à la présidentielle de décembre, poursuivi pour détournement présumé des deniers publics dans le cadre d’un deuxième procès dans une même affaire. Matata Ponyo Mapon dénonce ce qu’il estime être des manœuvres visant à l’écarter de cette élection.

À l’ouverture de l’audience, la défense de celui qui est aujourd’hui sénateur et président du parti Leadership et gouvernance pour le développement (LGD) a indiqué que ce dernier était malade et suivait des soins à l’étranger, avant de solliciter un délai de 60 jours pour le juger.

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La cour « retient le défaut à l’égard de M. Matata et prie ses avocats de se retirer », a déclaré son président Dieudonné Kamuleta après une brève suspension. Il s’agit d’une « décision inique, qui ne préserve pas le droit de la défense », a réagi Me Laurent Onyemba.

Détournement de 205 millions de dollars

En novembre 2020, l’Inspection générale des Finances (IGF) avait conclu dans un rapport que 205 millions de dollars, sur 285 millions décaissés par le Trésor public pour le parc agro-industriel de Bukanga Lonzo, un projet pilote à 250 kilomètres au sud-est de Kinshasa, avaient été détournés. Matata Ponyo Mapon était nommément mis en cause, comme « l’auteur intellectuel » du détournement. Ce qu’il conteste.

Un an après, la Cour constitutionnelle, plus haute juridiction du pays, qui juge en premier et dernier ressort, avait estimé qu’elle n’avait pas compétence pour juger un ancien Premier-ministre, coupant court aux poursuites contre lui. En juin 2022, l’affaire était ramenée devant la Cour de cassation qui, le mois suivant, renvoyait l’ancien Premier ministre devant la Cour constitutionnelle pour être jugé à nouveau.

L’ex-chef de gouvernement est aujourd’hui poursuivi aux côtés de Déogracias Mutombo, ancien gouverneur de la banque centrale du Congo au moment des faits, et d’un ressortissant sud-africain, Grobler Christo, gérant d’une société sud-africaine.

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(avec AFP)

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