Maroc : la garde à vue du journaliste qui aurait diffusé une vidéo d’Aqmi prolongée

La garde à vue du journaliste marocain Ali Anouzla, accusé d’avoir diffusé une vidéo d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) contre le Maroc, a été prolongée de quatre jours, a indiqué samedi à l’AFP un de ses avocats.

Le journaliste marocain Ali Anouzla lors d’un procès pour délit de presse à Rabat, le 29 septembr © AFP

Le journaliste marocain Ali Anouzla lors d’un procès pour délit de presse à Rabat, le 29 septembr © AFP

Publié le 22 septembre 2013 Lecture : 2 minutes.

La garde à vue du journaliste marocain Ali Anouzla, accusé d’avoir diffusé une vidéo d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) contre le Maroc, a été prolongée de quatre jours, a indiqué samedi à l’AFP un de ses avocats.

"La prolongation de la garde-à-vue d’Ali Anouzla par le parquet a été signifiée à la défense aujourd’hui", a déclaré Me Naïma Guellaf, contactée par téléphone. M. Anouzla, directeur de la version arabophone du site d’informations Lakome, avait été interpellé mardi à Rabat "à la suite de la diffusion" par ce site d’une vidéo d’Aqmi incitant "à commettre des actes terroristes" dans le royaume, selon le procureur général du roi.

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Dans un article en arabe consacré au sujet, Lakome renvoyait vers le site internet du quotidien espagnol El Pais, où la vidéo était disponible, sans mettre en ligne directement cette vidéo. Le Maroc a également annoncé des poursuites contre le quotidien espagnol et exprimé sa "préoccupation" auprès de Madrid.

Vendredi, les avocats d’Ali Anouzla ont pu s’entretenir pour la première fois avec leur client, qui pourrait être poursuivi dans le cadre de la loi antiterroriste votée après une vague d’attentats en 2003 à Casablanca.

D’après Me Guellaf, "son moral est bon et il est en bonne forme malgré la fatigue". Les autorités marocaines et les principaux partis du royaume accusent M. Anouzla et Lakome d’avoir offert une tribune à Aqmi.

Plusieurs ONG, dont Reporters sans frontières (RSF), Amnesty International et Human Rights Watch (HRW) ont en revanche dénoncé l’arrestation du journaliste, connu pour ses prises de position critiques et qui a déjà fait l’objet de poursuites par le passé.

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"Ali Anouzla, comme d’autres journalistes dans le monde, estime qu’il a l’obligation professionnelle d’informer sur les déclarations et activités d’Al-Qaïda et de groupes affiliés", a avancé HRW, appelant les autorités marocaines à ne pas "confondre information et adhésion".

Des manifestations de soutien à M. Anouzla ont eu lieu au cours de la semaine écoulée à Casablanca et Rabat. D’une quarantaine de minutes et intitulée "Maroc: le royaume de la corruption et du despotisme", la vidéo d’Aqmi appelle au jihad et fustige la monarchie marocaine.
 

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