Guinée : le report in extremis des législatives lève le blocage
Un report de quatre jours des élections législatives en Guinée, du 24 au 28 septembre, a permis samedi de lever in extremis un blocage qui persistait entre la majorité et l’opposition sur l’organisation du scrutin.
Un report de quatre jours des élections législatives en Guinée, du 24 au 28 septembre, a permis samedi de lever in extremis un blocage qui persistait entre la majorité et l’opposition sur l’organisation du scrutin.
Les électeurs guinéens étaient convoqués aux urnes mardi pour choisir leurs 114 députés parmi près de 1.800 candidats d’une trentaine de partis politiques. Le vote a été repoussé au samedi 28 septembre en vertu d’un accord obtenu après deux jours d’intenses discussions entre représentants de majorité et opposition guinéennes, ainsi que de la communauté internationale, dont l’ONU.
Le décalage du vote de quatre jours a été annoncé à la presse à Conakry par Saïd Djinnit, représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest, en présence de responsables de l’opposition, dont les ex-Premiers ministres Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré, de la majorité présidentielle, dont Saloum Cissé et Kiridi Bangoura, et de la Commission électorale nationale indépendante (Céni).
A l’issue des deux jours de "consultations" entre les différentes parties, "il a été convenu qu’un délai exceptionnel de quatre jours est accordé à la Céni pour procéder aux ultimes ajustements avant la tenue du scrutin", a expliqué M. Djinnit, également "facilitateur" international dans ce dossier. "Au nom de la facilitation et de la communauté internationale, il me plaît d’annoncer aux Guinéens et aux Guinéennes que toutes les parties prenantes dans le processus électoral ont souscrit à cet engagement. Nous sommes convaincus qu’avec cet accord, rien ne pourra plus entraver la tenue des élections législatives dans des conditions libres, transparentes, et inclusives le samedi 28 septembre 2013 en Guinée et à l’étranger", a-t-il déclaré.
Menace de manifestations et boycott
L’annonce du report, au siège du Programme des nations unies pour le développement (PNUD), a été saluée dans la salle par des applaudissements et cris de joie, signe d’une décrispation de la situation alors que quelques heures auparavant, majorité et opposition étaient divisées sur la question d’un report.
Les deux camps ont salué samedi soir la décision. "C’est un compromis sur lequel on peut fonder l’espoir de voir la Céni procéder à la correction des anomalies", a dit à l’AFP l’opposant Cellou Dalein Diallo tandis qu’un porte-parole du parti au pouvoir, Moustapha Naïté (bien Naïté), l’a attribué "au sens élevé de la cohésion sociale et nationale du président Alpha Condé".
Pour arriver à ce résultat, la communauté internationale avait multiplié ces dernières semaines avec la classe politique les réunions au sein du "comité de suivi de l’accord du 3 juillet", un texte signé par la majorité et l’opposition ayant ouvert la voie au scrutin et mis fin à des mois de tensions politiques dans le pays.
Les législatives auraient dû avoir lieu dans les six mois suivant l’investiture, en décembre 2010, du président guinéen Alpha Condé, mais elles ont été reportées plusieurs fois, faute de consensus. Les dernières élections de députés en Guinée remontent à juin 2002, il y a plus de onze ans.
Au coeur du blocage: les doutes de l’opposition sur la transparence du fichier électoral. Les opposants soupçonnaient la Céni de préparer "une mascarade électorale" en faveur du pouvoir, et le gouvernement de manipuler la Céni. Comme préalables, ils exigeaient notamment l’affichage des listes électorales et le rapprochement des électeurs des bureaux de vote.
Ce report in extremis dissipe les craintes de troubles politiques. L’opposition avait en effet menacé d’appeler ses militants à manifester dans la rue à travers le pays lundi 23 septembre pour dénoncer un scrutin mal préparé dans le cas où elle n’aurait pas été entendue.
De précédentes manifestations de l’opposition avaient dégénéré en violences meurtrières avec les forces de l’ordre.
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