Guerre Israël-Hamas : Youcef Atal visé par une enquête préliminaire
L’international algérien, qui évolue à l’OGC Nice, a partagé sur Instagram la vidéo d’un prédicateur de Gaza. Il est maintenant visé par une enquête préliminaire pour « apologie du terrorisme ».
La guerre en Israël et dans la bande de Gaza s’invite désormais sur les terrains de foot et dans les palais de justice. Lundi 16 octobre, le procureur de Nice a annoncé l’ouverture d’une enquête préliminaire pour « apologie du terrorisme » contre le joueur de l’OGC Nice Youcef Atal, à la suite des propos qu’il a relayés sur le conflit israélo-palestinien.
Ouverte aussi pour « provocation à la haine ou à la violence à raison d’une religion déterminée », l’enquête a été confiée à la police judiciaire de Nice, a précisé le procureur. Le magistrat a été saisi par le préfet des Alpes-Maritimes, Hugues Moutouh, et le maire de Nice, Christian Estrosi (Horizons) « de faits susceptibles d’être imputés [à Youcef Atal] avec la diffusion la semaine dernière de messages sur les réseaux sociaux ».
Côté sportif, le joueur a également été reçu ce 18 octobre par son club pour fournir des explications. Ce matin, l’OGC a annoncé sa décision de suspendre Youcef Atal jusqu’à nouvel ordre. « Nous tenons à souligner que la réputation et l’unité de l’OGC Nice résultent du comportement de l’ensemble de ses salariés, qui doit être en accord avec les valeurs défendues par l’institution », indique le club dans un communiqué publié sur son site officiel. Cette suspension prive l’international algérien des entraînements, du match contre l’OM prévu samedi 21 octobre ainsi que des prochaines échéances avec son club. Il devra aussi s’expliquer devant la commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP).
Dans une publication éphémère (story) sur le réseau social Instagram, le latéral droit et international algérien a relayé, jeudi 12 octobre, une vidéo du prédicateur gazaoui cheikh Mahmoud al-Hasanat (suivi par 5 millions de personnes), dans laquelle ce dernier déclare : « Que Dieu envoie un jour noir pour les juifs. »
Exigence d’excuses publiques
Peu de temps avant de relayer cette vidéo, Youcef Atal avait publié sur son compte Instagram une photo de lui arborant une écharpe sur laquelle est inscrit « Palestine will be free » (la Palestine sera libre). C’est le partage de la vidéo du prédicateur, qui vaut au joueur algérien critiques et exigences d’excuses publiques, dont la justice a décidé de se saisir.
Devant le tollé suscité par sa publication, Atal a décidé de supprimer sa story dans la journée avant de présenter des excuses le lendemain. « J’ai conscience que ma publication a choqué plusieurs personnes, ce qui n’était pas mon intention et je m’en excuse, a-t-il écrit. « Je tiens à clarifier mon point de vue sans aucune ambiguïté : je condamne fermement toute forme de violence, où que ce soit dans le monde, et je soutiens toutes les victimes. Jamais je ne soutiendrai un message de haine », a-t-il assuré. Ses excuses ne l’ont visiblement pas mis à l’abri des critiques.
Maire de Nice, où le joueur algérien évolue depuis juillet 2018, l’ancien ministre et figure de la droite française Christian Estrosi a été l’un des premiers politiques à réagir sur X (aex-Twitter). « J’attends de Youcef Atal, s’il s’est laissé instrumentaliser, de présenter ses excuses et de dénoncer les terroristes du Hamas. Si tel n’était pas le cas, il n’aurait plus sa place dans notre club @ogcnice », a-t-il écrit.
Selon France Bleu Azur, Stéphane Le Rudulier, sénateur LR (droite) des Bouches-du-Rhône, a réclamé dans un communiqué l’exclusion de Youcef Atal et sa poursuite pour apologie du terrorisme, estimant que le message qu’il a partagé appelle au meurtre des juifs. Et la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, s’en est à son tour mêlée en se félicitant de l’ouverture de l’enquête.
« Je salue l’ouverture par le parquet de Nice d’une enquête préliminaire pour apologie du terrorisme et provocation publique à la haine ou à la violence à raison d’une religion déterminée, concernant Youcef Atal. Elle fait suite au signalement conjoint de Christian Estrosi et du préfet, avec lesquels j’avais pu échanger dès hier matin », a-t-elle écrit sur les réseaux sociaux. « Je me félicite que le conseil national d’éthique de la FFF, comme c’est son rôle, se soit emparé des faits. Les instances disciplinaires de la LFP sont désormais saisies du dossier. »
La ministre des Sports a indiqué qu’elle a échangé avec le président de l’OGC Nice, ajoutant qu’elle serait vigilante quant aux décisions qui seront prises à l’issue de la rencontre entre le joueur et les dirigeants de son club.
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