Le Liberia se dirige vers un second tour entre le sortant Weah et le challenger Boakai

Le second tour est prévu début novembre, mais risque de se tenir plus tard en raison d’éventuels recours.

Des fonctionnaires électoraux comptent les votes après les élections générales dans un bureau de vote à Monrovia, le 10 octobre 2023. © JOHN WESSELS / AFP

Des fonctionnaires électoraux comptent les votes après les élections générales dans un bureau de vote à Monrovia, le 10 octobre 2023. © JOHN WESSELS / AFP

Publié le 18 octobre 2023 Lecture : 2 minutes.

Le Liberia se dirige vers une revanche de 2017 au second tour de la présidentielle avec un duel entre le sortant George Weah et l’opposant Joseph Boakai, au coude-à-coude, selon des résultats provisoires issus du dépouillement de plus de 90 % des votes.

Weah, ancienne star du foot élue une première fois en 2017, a obtenu 43,79 % des voix et devance légèrement son adversaire qui a recueilli 43,49 % des suffrages, selon les derniers résultats donnés le 17 octobre par la commission électorale et qui prennent en compte le décompte de plus de 98% des bureaux de vote. Aucun des 18 autres candidats n’obtient plus 3 % des voix.

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Au vu des chiffres publiés par la commission, ni George Weah ni Joseph Boakai, vice-président de 2006 à 2018, ne peuvent plus réunir le nombre de voix nécessaires pour atteindre une majorité absolue et être élu dès le premier tour.

Redorer le blason

Élu une première fois en 2017 contre Boakai au second tour, le président sortant jouit d’une grande popularité auprès de la jeunesse, mais il a aussi fait de nombreux déçus. Beaucoup l’accusent de ne pas avoir tenu ses promesses. Les conditions de vie des plus démunis ne se sont pas améliorées et la corruption a progressé. Cinq hauts responsables libériens ont été sanctionnés par Washington en trois ans.

Boakai est un ténor de la politique nationale depuis près de quatre décennies. Il promet de redorer le blason du pays, de développer les infrastructures et d’améliorer la vie des plus démunis. Il a noué des alliances avec des barons locaux, dont l’ancien chef de guerre et sénateur Prince Johnson, qui avait soutenu Weah il y a six ans et reste influent dans la province clé de Nimba (nord). Joseph Boakai a largement dominé le président sortant dans cette province et dans la région de Lofa, d’où il est originaire.

Enjeu majeur

Le second tour s’annonce serré entre ces adversaires de longue date. Le score du premier tour laisse présager une campagne très disputée, alors que le déroulement pacifique et régulier du processus est un enjeu majeur.

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Le 10 octobre, les Libériens se sont déplacés massivement aux urnes et le vote s’est déroulé sans incident majeur. Des affrontements entre le parti au pouvoir et des opposants pendant la campagne ont fait plusieurs morts, notamment dans la province du Lofa, et font craindre des violences post-électorales.

Les observateurs internationaux, présents en nombre, ont félicité la commission électorale pour le bon déroulement du premier tour.

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La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a toutefois mis en garde contre toute proclamation prématurée de victoire, et a prévenu qu’elle sévirait contre les instigateurs de violence. Cette élection est la première organisée sans la présence de la mission des Nations unies au Liberia, créée en 2003 pour garantir la paix après les guerres civiles qui ont fait plus de 250.000 morts entre 1989 et 2003 et dont le souvenir reste vivace.

(Avec AFP)

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