E-commerce : Amazon à la conquête de l’Afrique subsaharienne
Après avoir fait ses premiers pas en Égypte en 2017, le géant américain de la vente en ligne a annoncé son arrivée en Afrique du Sud en 2024.
Le site de e-commerce Amazon a annoncé, le 17 octobre, son arrivée en Afrique du Sud pour l’année 2024, invitant les commerçants indépendants sud-africains à enregistrer leurs produits dès maintenant sur la plateforme. L’entreprise américaine met ainsi un pied dans un marché dominé jusqu’à présent par la plateforme Takealot, créée en 2011 par Naspers. Pionnière de la vente en ligne en Afrique, Takealot, qui revendique 10 millions de visites mensuelles pour l’année 2022, devra donc faire face au réseau de vendeurs d’Amazon.
L’entreprise de Jeff Bezos n’en est pourtant pas à son premier investissement sur le continent. Elle a racheté, en 2017, Souq.com, le numéro 1 de la vente en ligne en Égypte et au Moyen-Orient (avec 45 millions de visiteurs par mois), pour 600 millions de dollars (environ 570 millions d’euros), selon l’AFP. Le site de e-commerce a depuis été repris à son nom.
Un marché en plein essor
Ces dix dernières années, le marché du e-commerce a tenté de prendre son envol en Afrique, avec des résultats mitigés. Ainsi, Afrimarket, CDiscount et Africashop (soutenu par le groupe CFAO) ont dû mettre la clé sous la porte, tandis que le panafricain Jumia peut, lui, se targuer d’une présence dans 11 pays et de 32 millions de visiteurs mensuels.
Portées par la crise sanitaire, des start-up ont éclos au cours des deux dernières années, notamment Qshop, lancée en 2021 au Nigeria et qui compte 15 000 inscrits. Fondée par Tarebi Alebiosu, l’entreprise fait partie des 60 start-up sélectionnées et soutenues (entre 50 000 et 100 00 dollars, auxquels s’ajoutent 200 000 dollars fournis par Google Cloud) par le Google for Startups Black Founders Fund afin d’accélérer leur développement.
Au Mali, le Guinéen Boubacar Biro Baldé a lancé, en 2018, Sodishop, une entreprise d’e-commerce, puis, en 2020, Sodifood, une plateforme consacrée à la livraison de repas à domicile. La société compte 1 000 vendeurs et 3 000 acheteurs en ligne, répartis entre le Mali, la Côte d’Ivoire et le Sénégal. Chari au Maroc, MaxAB en Égypte et au Maroc, Wasoko (ex-Sokowatch) en Afrique de l’Est et maintenant en Côte d’Ivoire, mais aussi Sendy au Kenya et en Ouganda, initialement des plateformes de vente au détail en ligne, connaissent aussi un certain succès en tant que places de marché.
Le nombre d’acheteurs en ligne en Afrique pourrait atteindre un total de 520 millions à l’horizon de 2025, selon Statista. Un marché qui attise par conséquent la convoitise des géants du secteur.
L'éco du jour.
Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Économie & Entreprises
- La Côte d’Ivoire, plus gros importateur de vin d’Afrique et cible des producteurs ...
- Au Maroc, l’UM6P se voit déjà en MIT
- Aérien : pourquoi se déplacer en Afrique coûte-t-il si cher ?
- Côte d’Ivoire : pour booster ses réseaux de transports, Abidjan a un plan
- La stratégie de Teyliom pour redessiner Abidjan