Au Liberia, second tour du second round entre Weah et Boakai

Le Liberia se dirige vers un second tour de la présidentielle, avec un casting identique à celui de 2017 et une issue encore incertaine.

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Publié le 18 octobre 2023 Lecture : 2 minutes.

Prévu le 7 novembre, le second tour de l’élection présidentielle libérienne aura des airs de seconde mi-temps d’un match retour pour le chef de l’État sortant, George Weah, ex-footballeur auréolé du Ballon d’or 1995. Pour son adversaire Joseph Boakai, aujourd’hui âgé de 78 ans, il s’agit d’un espoir de revanche. Déjà opposé à Weah lors du scrutin de 2017, l’ancien vice-président d’Ellen Johnson Sirleaf avait été battu, obtenant 38,5 % des voix contre 61,5 %.

Chacun des deux compétiteurs cultive des raisons d’être optimiste. Les résultats, publiés ce mardi sur le site de la Commission nationale des élections, indiquent à Boakai que l’écart entre les deux qualifiés du premier tour est comparable à l’épaisseur d’une feuille de papier à cigarette. À 98% du dépouillement, le perdant de 2017 est officiellement crédité de 43,49% des voix contre 43,79% pour le sortant. À 57 ans, Weah, lui, se souvient qu’il avait gagné la dernière présidentielle avec un score de premier tour légèrement inférieur à celui de cette année, soit 40 % des voix.

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Prime au sortant ou « dégagisme » ?

Aucun des 18 autres candidats n’ayant obtenu 3% des voix, cet entre-deux-tours au coude-à-coude sera moins affaire de tractations que de bilan présidentiel. Prime au sortant ou « dégagisme » ? Pour les deux millions d’électeurs attendus aux urnes, l’aura footballistique a laissé place aux critiques de la politique présidentielle. Cheval de bataille de la précédente campagne électorale de George Weah, la lutte contre la corruption n’aurait pas porté beaucoup de fruits, si l’on en croit Transparency International. Le tribunal censé juger les crimes de guerre commis au cours de la guerre civile n’est pas encore opérationnel.  Et fin 2022, le président s’était vu reprocher son absence du pays pendant près de cinquante jours.

Weah évoque, lui, un léger regain de l’économie, des réalisations en matière d’infrastructures et la généralisation de la gratuité de l’instruction publique. Si le déroulement du scrutin a été salué par les observateurs internationaux, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) s’est dite préoccupée, dimanche, par le fait que « certains acteurs essayaient de se déclarer prématurément victorieux ou d’exercer des pressions indues sur la Commission électorale nationale ».

En cette période où l’institution sous-régionale a du mal à contrarier les entorses à la démocratie, elle « prévient tous les acteurs, y compris les responsables politiques, la Commission électorale nationale et les services de sécurité du Liberia, que la Cedeao, l’UA [Union africaine] et la communauté internationale leur réclameront des comptes pour tout agissement ayant pour conséquence la violence et l’instabilité ».

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Le chef d’État sortant du Liberia, George Weah (à g.), affronte au second tour de l’élection présidentielle le 14 novembre le vétéran de la politique Joseph Boakai. © Photo by AHMAD GHARABLI and SEYLLOU / AFP.

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