Au Bénin, Thomas Boni Yayi tente un come-back

Mi-octobre, l’ancien chef de l’État a été porté à la tête du parti Les démocrates, qu’il a fondé et dont il était jusque-là président d’honneur.

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Publié le 21 octobre 2023 Lecture : 2 minutes.

Thomas Boni Yayi, qui n’a jamais hésité à afficher sa foi, croit en la résurrection. Et comme l’enseigneun adage, on n’est « jamais mort en politique ». L’ancien président béninois ne pouvait qu’être tenté par un retour sur le devant de la scène, au moment où Patrice Talon déroule ce qui devrait être son dernier mandat à la tête de l’État.

Surprise générale

Quel meilleur écrin, pour ce come-back, que la formation politique créée par Boni Yayi lui-même Les Démocrates – et dont il était jusque-là le président d’honneur ? Le 15 octobre, c’est à la surprise quasi générale qu’il est redescendu de son piédestal de commandeur vers l’arène opérationnelle, reprenant les rênes du parti, à l’issue d’un congrès ordinaire organisé à Parakou.

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Justifiée par Éric Houndété, qui laisse sa place à la tête de la formation d’opposition, l’élection de l’ancien chef de l’État viserait à assainir un parti dont les dissensions avaient rendu difficile la désignation de son candidat à la dernière élection présidentielle. Charge à Boni Yayi, désormais, de fédérer les différents courants d’ici aux élections générales de 2026.

Au Bénin, certains voient dans le retour de celui qui assuma deux mandats présidentiels une mise en garde à peine subliminale à son successeur qui achèvera, dans moins de trois ans, son second quinquennat à la tête de l’État. S’il venait à Patrice Talon l’envie d’esquisser un nouveau mandat, les deux « ex » seraient numériquement sur un pied d’égalité.

Dans quel but ?

Qu’il rêve ou non à un nouveau – et très hypothétique – destin au sommet de l’État, Thomas Boni Yayi prise manifestement la lumière, en particulier sur la scène internationale. Comme pour démontrer que son engagement va au-delà de la cuisine partisane, il envoyait, le 11 octobre dernier, un rapport à l’ex-président du Nigeria, Olusegun Obasanjo. Dans le document qui traite notamment des difficultés économiques à la frontière entre le Niger et le Bénin, l’ancien président béninois fait deux propositions pour un retour à l’ordre constitutionnel à Niamey, par l’adoption, d’un commun accord, d’une période transitoire.

Boni Yayi entend mettre son grain de sel dans les prochaines échéances béninoises et dans la géopolitique sous-régionale. Il reste à évaluer le niveau réel de popularité de celui que certains Béninois nostalgiques surnomment affectueusement Papa bonheur.

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