Un an après le « jeudi noir », N’Djamena entre craintes et quête de vérité

Un an après les manifestations et leur répression, qui auraient fait des centaines de morts au Tchad, aucun rapport d’enquête indépendant n’a encore été publié. Et les souvenirs de ce sanglant 20 octobre 2022 sont loin d’être effacés.

Manifestants à N’Djamena, au Tchad, le 20 octobre 2022. © AFP.

Manifestants à N’Djamena, au Tchad, le 20 octobre 2022. © AFP.

Publié le 20 octobre 2023 Lecture : 5 minutes.

Depuis 4 heures du matin ce 20 octobre, les visages des manifestants tués il y a un an défilent sur les réseaux sociaux tchadiens. De jeunes hommes pour la plupart. Le jeudi 20 octobre 2022, des dizaines d’entre eux – des centaines selon les pires estimations – ont péri sous les balles des forces de l’ordre. Défilant dans les rues de N’Djamena et des grandes villes du sud du pays, ils s’opposaient à la prolongation de la transition de Mahamat Idriss Déby Itno.

En ce triste anniversaire de ce qui a été rapidement baptisé le « jeudi noir », les commémorations sont donc de vigueur. Outre les réseaux sociaux pris d’assaut par les partis de l’opposition avant l’aube, leurs sympathisants ont prévu d’observer un jeûne de douze heures, une journée de prière et de porter une tenue noire, « en guise de protestation pour que justice soit faite », indique un membre du parti des Transformateurs de Succès Masra.

Des centaines de morts

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