En Algérie, aggravation de peine requise contre un chercheur et un journaliste

Raouf Farrah et Mustapha Bendjama ont été condamnés en août en première instance à deux ans de prison ferme chacun.

Tribunal de Constantine. © DR

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Publié le 20 octobre 2023 Lecture : 1 minute.

Le procureur de la Cour d’appel de Constantine, dans l’est de l’Algérie, a requis jeudi l’aggravation des peines à l’encontre d’un chercheur et d’un journaliste incarcérés depuis près de huit mois, a annoncé le Comité national pour la libération des détenus (CNLD).

Raouf Farrah, un chercheur algéro-canadien de 36 ans, et Mustapha Bendjama, un journaliste de 32 ans, ont été condamnés en août en première instance à deux ans de prison ferme chacun. Les deux hommes avaient fait appel de leur condamnation. « L’affaire est mise en délibérée pour le 26 octobre », a annoncé le CNLD.

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Contacts avec des ONG anti-corruption

Les deux hommes étaient poursuivis pour notamment « publication d’informations et de documents dont le contenu est classé partiellement ou intégralement secret, sur un réseau électronique ou d’autres moyens technologiques de médias ».

Farrah a également été condamné pour « réception de fonds d’institutions étrangères ou intérieures dans l’intention de commettre des actes qui pourraient porter atteinte à l’ordre public ». Pour ce même motif, son père Sebti, 67 ans, a été condamné à un an d’emprisonnement avec sursis.

Mustapha Bendjama avait été arrêté le 8 février dans les locaux du journal francophone Le Provincial, basé à Annaba, dont il est le rédacteur en chef. Selon des avocats et médias, les services de sécurité ont trouvé dans son téléphone la preuve de contacts entre Bendjama, Farrah, d’autres personnes et l’ONG anti-corruption Global Integrity Index (GII).

Collaboration ponctuelle

Devant le juge, Mustapha Bendjama a expliqué avoir compilé, pour le compte de GII, « un rapport déclinant 54 indicateurs socio-économiques en contrepartie de 1 500 dollars ». Cette collaboration ponctuelle lui avait été confiée par Raouf Farrah. Bendjama n’ayant pas de compte en devises, l’argent avait été versé sur le compte de Farrah, qui a fait remettre les 1 500 dollars convertis en dinars au premier. Celui-ci a reconnu en justice avoir enfreint la réglementation des changes.

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Chercheur-analyste de l’organisation Global Initiative Against Transnational Organized Crime (GI-TOC), Raouf Farrah avait été arrêté le 14 février.

(Avec AFP)

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