La diaspora afro-américaine et ses 1,7 milliard de dollars, un marché à conquérir pour l’Afrique

Un groupe d’entrepreneurs noirs lance une série de rencontres pour encourager les Africains-Américains à investir sur le continent.

Olivier Kamanzi, président de l’Africa Global Chamber of Commerce. © DR

Olivier Kamanzi, président de l’Africa Global Chamber of Commerce. © DR

Publié le 21 octobre 2023 Lecture : 3 minutes.

« L’Afrique nous appelle. Il est temps de lui répondre. » Lancé par Olivier Kamanzi, président de l’Africa Global Chamber of Commerce, ce mot d’ordre résume à lui seul l’initiative d’une coalition de chefs d’entreprise noirs réunie à Washington pour faire changer les choses. Selon l’Institut McKinsey pour la mobilité économique des Noirs, le trésor de guerre de la diaspora africaine-américaine s’élève à quelque 1,7 milliard de dollars d’ici à 2030, dont seule une infime partie finit en Afrique.

Alors que l’Union africaine (UA) et l’administration Biden promeuvent la diaspora comme une source potentielle essentielle de financement pour le continent, ces entrepreneurs ont inauguré une série de « sommets sur l’investissement de la diaspora africaine et des amis de l’Afrique » qui se tiendront dans les années à venir. Quelques dizaines d’investisseurs et de représentants du gouvernement américain ont assisté à l’événement organisée à l’ambassade d’Afrique du Sud à Washington.

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Méconnaissance

En introduction à un sommet consacré à la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) qui doit se tenir du 6 au 8 mars à Washington, « c’est l’occasion pour nous d’utiliser les richesses de la diaspora et de les réorienter vers le continent », explique Larry Yon, coorganisateur de l’événement.

« Il y a beaucoup d’opportunités et beaucoup d’argent ici », estime Yon. « C’est finalement l’un des plus gros problèmes : la diaspora ne connaît pas les possibilités d’investissement, et les gestionnaires d’actifs ne savent pas qu’il existe une communauté d’investisseurs qui s’intéresse à l’histoire de l’Afrique. »

La 6e région

La coalition de chefs d’entreprise noirs considère que ces sommets sur l’investissement visent la diaspora dans la définition large établie par l’UA. En 2012, l’organisation régionale l’a qualifiée de 6e région d’Afrique et l’a décrite comme « composée de personnes d’origine africaine vivant en dehors du continent, indépendamment de leur citoyenneté et de leur nationalité, et qui sont prêtes à contribuer au développement du continent et à l’édification de l’Union africaine ».

À l’heure où les États-Unis prennent conscience du potentiel démographique et des ressources de l’Afrique, tout en s’inquiétant de l’avance considérable de la Chine sur le continent, les organisateurs de l’événement estiment que les Africains-Américains devaient se saisir de cette occasion unique. « Chaque nation a un plan d’action pour l’Afrique, à l’exception de la diaspora », assure Larry Yon. « Laissez-vous convaincre un instant. Nous demandons à chacun d’entre vous, ici présent, de travailler avec nous à la création de ce plan d’action. »

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Partenaire naturel

Après de vingt ans d’expérience avec les Africains en tant que président et cofondateur de CyberAlliance, une société de technologie basée aux États-Unis, Larry Yon a lancé cette initiative en collaboration avec son cofondateur Kendrall Felder et Olivier Kamanzi, président de l’Africa Global Chamber of Commerce, une organisation américaine à but non lucratif. Selon lui, la diaspora américaine est le « partenaire le plus naturel » de l’Afrique.

Parmi les participants à la soirée de lancement figuraient des experts en investissements du secteur privé ainsi que des fonctionnaires américains, dont Valerie Foushee, membre du Congrès de Caroline du Nord. « Ceux d’entre nous qui ont une certaine expérience en la matière savent que ce que nous entendons ici (…) nous donne le courage d’aller de l’avant et de faire ce que nous savons devoir faire – et pouvoir faire – en ce qui concerne l’investissement dans des pays africains », a-t-elle déclaré.

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Vision équilibrée

Les intervenants ont encouragé les investisseurs américains à ne pas s’arrêter aux informations négatives souvent véhiculées par les médias occidentaux ni aux notations souveraines, mais à établir leurs propres contacts pour avoir une vision plus équilibrée du continent.

« L’Afrique reste l’un des continents à la croissance la plus rapide en termes d’économie, et c’est là que se trouve le plus grand marché de consommateurs », a rappelé Bintou Kaboré-Zerbo, directrice exécutive de l’Institutional Investors Network, une organisation à but non lucratif basée à Washington dont l’objectif est d’informer les investisseurs américains sur les possibilités offertes par l’Afrique. « Ces chiffres ne sont pas de simples statistiques. Si vous voulez diversifier votre portefeuille, ce n’est pas un endroit que vous pouvez ignorer ».

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