Sonko de nouveau empêché de récupérer sa fiche de collecte de parrainages

Son mandataire a une nouvelle fois été éconduit par la Direction générale des élections, ce vendredi matin. L’opposant sénégalais a pourtant été réintégré sur les listes électorales.

L’opposant sénégalais Ousmane Sonko, ici photographié le 13 mars 2019. © Youri Lenquette pour JA

L’opposant sénégalais Ousmane Sonko, ici photographié le 13 mars 2019. © Youri Lenquette pour JA

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Publié le 20 octobre 2023 Lecture : 2 minutes.

Ousmane Sonko pourra-t-il récupérer sa fiche de collecte de parrainages ? Le document, délivré par la Direction générale des élections (DGE), est un graal pour tout aspirant à la magistrature suprême. Sans lui, impossible de collecter les parrainages nécessaires à la validation du dossier de candidature par le Conseil constitutionnel. Mais pour la troisième fois consécutive, son mandataire, Ayib Daffé, député des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), n’a pas pu récupérer le document auprès de la DGE.

Recours non suspensif

Sa première tentative, le 29 septembre, s’était soldée par un échec. L’administration sénégalaise avait refusé de remettre le formulaire, au motif qu’Ousmane Sonko n’était plus inscrit sur les listes électorales. Depuis, l’opposant, qui a contesté cette radiation devant le tribunal d’instance de Ziguinchor, a pourtant remporté sa première bataille judiciaire : le 12 octobre, le juge Sabassy Faye a en effet ordonné sa réintégration sur les listes électorales, ce qui le rend de fait à nouveau éligible. Une réintégration effective immédiatement, le recours déposé par les avocats de l’État du Sénégal n’étant pas suspensif.

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Alors pour quelle raison la DGE a-t-elle décidé de ne pas recevoir Ayib Daffé, ces jeudi 19 et vendredi 20 octobre ? « Lorsque nous nous sommes rendus à la DGE ce matin [il était accompagné d’un huissier de justice], nous avons constaté que les autorités avaient renforcé le dispositif anti-émeutes et que les entrées étaient filtrées, explique l’intéressé. Un commissaire nous a dit qu’il ne pouvait pas nous laisser rentrer alors même que d’autres mandataires pénétraient dans l’enceinte du bâtiment ! Et ce en dépit de nos cartes professionnelles, qui nous permettent normalement d’entrer dans tous les services publics. »

Ayib Daffé dénonce les « méthodes illégales » de l’administration sénégalaise. La veille, les deux hommes avaient déjà été éconduits. Présents à la DGE jeudi 19 octobre vers 11 heures du matin, ils avaient été bloqués à l’entrée du bâtiment au motif que le directeur de la DGE « ne recevait personne » ce jour-là.

Épreuve de force

« Le directeur général des élections [s’est rendu] auteur d’une entrave à l’exécution d’une décision de justice, ont dénoncé jeudi les avocats d’Ousmane Sonko. Ce mépris à l’endroit de l’institution judiciaire est conforme à la position de l’Agent judicaire de l’État qui, après le verdict du 12 octobre 2023, avait indiqué qu’en dépit de cette décision, Ousmane Sonko ne peut être réintégré dans les listes électorales. »

L’État refuse-t-il « d’exécuter les décisions des magistrats en violation de la loi et pour des motifs purement politiques », ainsi que l’affirment les avocats d’Ousmane Sonko ? « L’utilisation de policiers pour nous bloquer est une épreuve de force car l’administration n’a plus d’arguments à nous opposer, ajoute Ayib Daffé. Leur refus est obstiné et sans motif, mais s’il faut y retourner, on va y retourner. »

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Contacté par Jeune Afrique, le ministère de l’Intérieur, dont dépend la DGE, n’a pas donné suite.

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