Zimbabwe : Harare dément tout contrat de livraison d’uranium à l’Iran
Le Zimbabwe n’a signé aucun contrat de vente d’uranium à l’Iran, selon son ministre des Mines, démentant, dimanche 11 août, une information du quotidien britannique The Times.
"C’est de la fiction, le gouvernement iranien ou personne en Iran ne m’a jamais demandé de concession minière", a déclaré à l’AFP le ministre zimbabwéen des Mines Obert Mpofu. Ils n’ont jamais demandé de concession pour extraire de l’uranium ou d’autres minerais, a-t-il insisté.
"Le pays n’extrait pas d’uranium", a aussi rappelé M. Mpofu.
"Si Chimanikire a parlé au reporter du Times d’un accord pour exporter de l’uranium en Iran, c’était peut-être un rêve", a-t-il ironisé.
"Fausses informations" ?
Le Times citait samedi le vice-ministre zimbabwéen des Mines sortant, Gift Chimanikire, selon lequel le pays aurait signé un protocole d’accord avec l’Iran prévoyant la livraison de l’uranium nécessaire pour se doter d’un armement nucléaire. L’accord aurait été signé l’an dernier, alors que les Etats-Unis et l’Union européenne ont imposé des sanctions à l’Iran, soupçonnant Téhéran de vouloir mettre au point une bombe atomique sous couvert d’un programme nucléaire civil.
Le Zimbabwe est également sous le coup de sanctions internationales visant une dizaine de personnalités dont le président Robert Mugabe, qui a été réélu le 31 juillet pour un nouveau mandat de cinq ans. M. Mugabe a publiquement soutenu le programme nucléaire iranien.
Gift Chimanikire –qui fait partie de l’opposition avec qui M. Mugabe cohabitait depuis quatre ans, tandis qu’Obert Mpofu appartient au camp présidentiel– a lui-même estimé que l’article du Times était biaisé, selon l’hebdomadaire gouvernemental Sunday Mail. Aucune licence (d’exploitation minière) n’a été délivrée. "Je n’ai jamais dit une chose aussi stupide. (…) Nous faisons des prospections et nous n’exploitons pas d’uranium au Zimbabwe", a-t-il déclaré, selon l’hebdomadaire dominical.
"Le journaliste du Times pensait vendre son journal en écrivant des mensonges, et c’est une histoire spéculative et dangereuse. Il a juste montré une mentalité typique visant à dire des choses négatives sur le Zimbabwe", a-t-il ajouté.
M. Chimanikire n’a pas pu être joint par l’AFP.
Le Sunday Mail ajoute que Jan Raath et Jerome Starkey, deux correspondants du Times, sont recherchés par la police zimbabwéenne après la publication de leur article, les accusant de répandre de fausses nouvelles.
"Ouh là, les policiers zimbabwéens ont lancé une chasse à l’homme contre les journalistes @jeromestarkey et @Jan_Raath après l’article sur l’Iran (…) Attendons de voir," a tweeté Jerome Starkey dimanche matin en renvoyant sur le site du Sunday Mail, sans s’exprimer sur le fond.
Oh dear. RT @malonebarry Zimbabwe cops "launch manhunt" for journalists @jeromestarkey & @Jan_Raath over Iran story http://t.co/RojkzM1qQJ
— Jerome Starkey (@jeromestarkey) August 11, 2013
Interrogée par l’AFP, la porte-parole de la police Charity Charamba s’est montrée surprise: Je n’ai pas entendu parler de cette affaire, a-t-elle dit.
(AFP)
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