Du carburant et un nouveau convoi d’aide arrivent à Gaza

Six camions-citernes et 17 camions humanitaires sont entrés dimanche dans la bande de Gaza depuis le terminal de Rafah. Alors qu’Israël se prépare à une offensive terrestre, l’Iran a averti que la situation pourrait devenir « incontrôlable » au Moyen-Orient.

Du côté égyptien du terminal de Rafah, on assiste au passage des camions d’aide humanitaire vers la bande de Gaza, le 22 octobre 2023. © Mohammed Assad / AFP

Du côté égyptien du terminal de Rafah, on assiste au passage des camions d’aide humanitaire vers la bande de Gaza, le 22 octobre 2023. © Mohammed Assad / AFP

Publié le 22 octobre 2023 Lecture : 3 minutes.

Six camions-citernes ont acheminé dimanche après-midi du carburant dans la bande de Gaza depuis le terminal de Rafah, seul point de passage du territoire qui ne soit pas contrôlé par Israël. Un responsable du terminal a confirmé sous couvert d’anonymat qu’ils transportaient du carburant qui était déjà stocké dans un réservoir situé dans le point de passage entre le territoire palestinien et l’Égypte.

Le chef du service de presse de l’administration de la partie palestinienne du terminal, Wael Abou Omar, a précisé que des quantités de carburant destiné à Gaza avaient été stockées au point de passage avant le début de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre. « La livraison d’aujourd’hui a été coordonnée via les Nations unies », a-t-il dit. Selon lui, deux autres camions-citernes avaient été autorisés lundi a acheminer du carburant depuis Rafah vers deux hôpitaux de la bande de Gaza.

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« Les quantités qui restent dans le réservoir suffisent pour remplir vingt autres citernes », a-t-il ajouté. Selon lui, les livraisons ne peuvent toutefois se faire qu’en coordination avec la partie égyptienne et avec l’accord d’Israël, qui a imposé un siège total à la bande de Gaza après l’attaque menée par le Hamas sur son territoire.

Etat de « siège complet »

L’ONU insiste sur la nécessité d’acheminer du carburant, nécessaire notamment au fonctionnement des générateurs dans le territoire privé d’électricité. Le manque de carburant met en péril le fonctionnement des hôpitaux, notamment les couveuses de plus de 120 nouveau-nés prématurés, a averti dimanche le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), ou encore pour les dialyses selon l’OMS.

Par ailleurs, 17 camions d’aide sont entrés dimanche dans la bande de Gaza depuis l’Égypte par le terminal de Rafah. Un premier convoi de 20 camions était arrivé la veille. Mais selon le Bureau des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), au moins 100 camions par jour seraient nécessaires pour répondre aux besoins de la population.

Selon l’ONU, au moins 1,4 million de Palestiniens ont été déplacés depuis le début du conflit et la situation humanitaire dans le territoire est « catastrophique ». Des cas de varicelle, de gale et de diarrhée en raison du manque d’eau potable ont été signalés par les organisations humanitaires. Soumise à un blocus israélien terrestre, aérien et maritime depuis que le Hamas y a pris le pouvoir en 2007, la bande de Gaza est placée depuis le 9 octobre en état de « siège complet » par Israël qui y a coupé l’eau, l’électricité et l’approvisionnement en nourriture.

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Une « poudrière »

Alors qu’Israël se prépare à une offensive terrestre, nouvelle étape dans cette guerre qui fait craindre un embrasement dans la région, l’Iran, allié du Hamas, a averti dimanche les États-Unis et Israël que la situation pourrait devenir « incontrôlable » au Moyen-Orient. « Aujourd’hui, la région est comme une poudrière », a déclaré dimanche le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian. « Je voudrais avertir les États-Unis et le régime israélien fantoche que s’ils ne mettent pas immédiatement un terme aux crimes contre l’humanité et au génocide à Gaza, tout est possible à tout moment », a-t-il ajouté.

Face aux « escalades de l’Iran et de ses forces affiliées », le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, avait annoncé samedi le déploiement de plusieurs systèmes de défense antimissiles « à travers la région », sans préciser où exactement, et le placement en état de « pré-déploiement » de moyens militaires supplémentaires, sans préciser leur nombre. « Ces mesures renforceront les efforts de dissuasion régionale, augmenteront la protection des forces américaines dans la région et contribueront à la défense d’Israël », a déclaré Lloyd Austin.

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Après le 7 octobre, les États-Unis ont déjà déployé deux porte-avions et leurs navires d’escorte en Méditerranée orientale pour protéger Israël. Les violences se multiplient également en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, où 90 personnes ont été tuées depuis le 7 octobre, selon le ministère de la Santé palestinien.

(avec AFP)

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