Les États-Unis promettent un « flux continu » d’aide à Gaza, assiégée par Israël
Washington a mis en garde l’Iran contre tout élargissement du conflit déclenché par l’attaque meurtrière du mouvement islamiste Hamas, au cours de laquelle plus de 1 400 Israéliens, pour la plupart des civils, ont été tués. Du côté palestinien, plus de 4 500 personnes, en majorités des civils dont 1 900 enfants, ont trouvé la mort à ce jour.
L’aide humanitaire devrait enfin pouvoir arriver sans interruption dans la bande de Gaza. À l’heure où le territoire palestinien dirigé par le Hamas est assiégé par l’armée israélienne et alors qu’un deuxième convoi de camions est entré le 22 octobre depuis l’Égypte, le président américain Joe Biden et le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou ont « affirmé qu’il y aurait dorénavant un flux continu dans Gaza de cette assistance cruciale », lors d’une conversation téléphonique, selon un communiqué de la présidence américaine.
Le ministre américain de la Défense Lloyd Austin a par ailleurs mis en garde le même jour toute « organisation » ou « pays » qui serait tenté d’« élargir » le conflit au Proche-Orient, affirmant que les États-Unis n’hésiteraient « pas à agir » si ses intérêts étaient visés.
Cette déclaration intervient après que l’Iran, allié du Hamas et du Hezbollah libanais, a averti Washington et Israël que la situation pourrait devenir « incontrôlable » si ces deux pays ne mettaient « pas immédiatement un terme aux crimes contre l’humanité et au génocide à Gaza ».
Face au risque d’un embrasement régional, Biden a discuté avec les dirigeants du Canada, d’Allemagne, d’Italie et du Royaume-Uni, ainsi qu’avec le président français Emmanuel Macron, attendu mardi en Israël. « Les dirigeants ont réitéré leur soutien à Israël et son droit de se défendre contre le terrorisme et ont appelé au respect du droit humanitaire international, notamment la protection des civils », a indiqué la Maison blanche.
Au moins 4651 Palestiniens tués
Sur le terrain, l’armée israélienne, qui se prépare depuis le début du conflit à lancer une offensive terrestre pour « anéantir » le Hamas, a intensifié le 22 octobre ses frappes contre l’enclave. Selon un porte-parole, « des dizaines » de combattants du Hamas ont été tués. Le ministère de la Santé du Hamas, a déclaré que les raids les plus meurtriers ont eu lieu à Deir al-Balah, où 80 personnes dont des femmes et des enfants ont péri et plusieurs immeubles ont été détruits. Des raids ont également visé Khan Younès et Rafah (sud).
Dans la bande de Gaza, au moins 4 651 Palestiniens, en majorité des civils dont près de 1 900 enfants, ont été tués dans les bombardements de représailles israéliens qui ont détruit des quartiers entiers, selon le ministère de la Santé du Hamas. L’armée israélienne a appelé les civils du nord de la bande de Gaza à fuir vers le sud pour se mettre à l’abri. Mais ses frappes continuent de toucher le sud.
Le 7 octobre, en plein Shabbat, le repos juif hebdomadaire, des centaines de combattants du Hamas ont infiltré Israël depuis Gaza, semant la terreur lors d’une attaque sans précédent depuis la création d’Israël en 1948. Plus de 1 400 personnes ont été tuées, la plupart des civils fauchés par balles, brûlés vifs ou mutilés le jour de l’attaque, d’après les autorités. Le Hamas a en outre enlevé 212 Israéliens ou étrangers.
« Situation catastrophique »
Deux jours après l’attaque du Hamas, Israël a imposé un « siège complet » à Gaza – soumise déjà à un blocus israélien depuis plus de seize ans –, en coupant l’approvisionnement en eau, électricité et nourriture. L’ONU a évoqué une « situation catastrophique » et fait état d’au moins 1,4 million de Palestiniens déplacés dans le petit territoire de 362 km2 où s’entassent quelque 2,4 millions de personnes.
Dix-sept camions d’aide ont traversé le 22 octobre le terminal égyptien de Rafah vers la bande de Gaza, a constaté un journaliste. Quatorze camions sont entrés dans le territoire palestinien, d’après un autre journaliste. Le responsable des situations d’urgence de l’ONU, Martin Griffiths, a aussi fait état de l’entrée de 14 camions, après un premier convoi de 20 camions la veille, sur X (anciennement Twitter). Du carburant a été également acheminé depuis Rafah. Le manque de carburant met en péril le fonctionnement des hôpitaux, en particulier les couveuses de plus de 120 nouveau-nés prématurés, a averti l’Unicef.
L’armée israélienne a massé des dizaines de milliers de soldats aux abords de Gaza et à sa frontière nord avec le Liban. À cette frontière, les échanges de tirs meurtriers se sont multipliés entre l’armée et le Hezbollah, tandis que les habitants évacuent la zone frontalière de part et d’autre. Les violences se sont également multipliées en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, où 93 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens depuis le 7 octobre, selon l’Autorité palestinienne.
(Avec AFP)
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