Au Burundi, l’opposant Kefa Nibizi a été libéré
Le président du Codebu, arrêté le 17 octobre, a annoncé ce dimanche avoir été remis en « liberté provisoire ». Son parti avait critiqué le gouvernement d’Évariste Ndayishimiye.
Accusé d’« atteinte à la sûreté intérieure de l’État », le président du Conseil pour la démocratie et le développement durable au Burundi (Codebu), Kefa Nibizi, était écroué à la prison centrale de Mpimba, à Bujumbura.
Samedi 21 octobre, à la mi-journée, il a été appelé au bureau du directeur de la prison. »Un agent m’a dit que le procureur avait signé une ordonnance de mise en liberté provisoire, a-t-il raconté. […] On m’a alors autorisé à sortir tout de suite. »
« L’instruction de mon dossier se poursuit puisque je n’ai pas été interrogé sur le fond jusqu’ici », a-t-il précisé, dénonçant « une violation de [ses] droits en tant que citoyen et en tant qu’opposant ».
Le prince Louis Rwagasore en exemple
Le 13 octobre, le Codebu avait posté sur X (anciennement Twitter) un message critique envers le gouvernement, à l’occasion de la commémoration du 62e anniversaire de l’assassinat du héros de l’indépendance, le prince Louis Rwagasore.
« En ce moment où le Burundi croupit dans une misère sans précédent à cause du leadership défaillant, le parti Codebu invite la population à ne pas céder à la résignation et à prendre exemple sur le prince Louis Rwagasore pour redresser la situation, qui ne fait que s’empirer », avait-il écrit.
Procès d’Alain-Guillaume Bunyoni
L’arrestation de Kefa Nibizi intervient dans le contexte du procès de l’ancien tout puissant Premier ministre, Alain-Guillaume Bunyoni, arrêté en avril et accusé de « saper la sécurité intérieure de l’État ». Il est également accusé de détention illégale d’armes et d’insulte au président.
Lors d’une récente audience sur une demande de remise en liberté, les procureurs ont aussi évoqué – sans plus de précision – le chef d’inculpation de « tentative d’assassinat du chef de l’État », jusqu’ici jamais rendu public.
Alain-Guillaume Bunyoni, Premier ministre depuis juin 2020, avait été démis de ses fonctions en septembre 2022, quelques jours après que le président Évariste Ndayishimiye eut dénoncé des intentions de « coup d’État ».
Si la communauté internationale a salué une certaine ouverture depuis l’arrivée au pouvoir d’Évariste Ndayishimiye, en juin 2020, après la mort soudaine de son prédécesseur, Pierre Nkurunziza, une commission d’enquête de l’ONU affirmait en septembre 2021 que la situation des droits humains restait « désastreuse » au Burundi.
(avec AFP)
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