Immigration illégale : près de 2 000 Rwandais ont fui la Tanzanie

Près de 2 000 Rwandais, considérés comme illégaux en Tanzanie, sont rentrés dans la précipitation au Rwanda ces derniers jours, intimidés disent-ils par les autorités tanzaniennes dans un contexte de tensions entre les deux pays, a affirmé samedi à l’AFP un responsable rwandais.

Des réfugiés rwandais. © AFP

Des réfugiés rwandais. © AFP

Publié le 10 août 2013 Lecture : 2 minutes.

"Depuis lundi, jusqu’à hier soir (vendredi), nous avons reçu environ 1.900 personnes," a déclaré Jean-Claude Rwahama, un responsable du ministère rwandais en charge des réfugiés. Selon lui, la plupart ont pu rejoindre "des proches dans différentes régions du Rwanda", mais Kigali a mis en place un centre de transit à Kirehe, localité rwandaise à une dizaine de km de la frontière tanzanienne, pour les accueillir.

Le président tanzanien, Jakaya Kikwete, avait annoncé fin juillet sa volonté d’expulser, sous deux semaines à compter du 29 juillet, tous les immigrés illégaux présents sur le sol tanzanien.

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Début août, il avait répété avoir demandé à la police, l’immigration et aux renseignements de mener "une opération spéciale contre le banditisme et les immigrants illégaux" passé ce délais. Il ne visait cependant pas seulement des Rwandais, mais aussi des ressortissants d’autres pays comme le Burundi ou la République démocratique du Congo (RDC).

Selon M. Rwahama, les Rwandais qui reviennent vivaient en Tanzanie depuis des années et y sont parfois nés. Ils sont considérés comme illégaux en Tanzanie, mais certains affirment avoir des papiers officiels, a-t-il ajouté. "Certains sont partis car ils ont eu peur de l’ultimatum (…), d’autres disent avoir été forcés à partir," a-t-il dit.

Tensions

Leur retour au Rwanda intervient en période de tension entre la Tanzanie et le Rwanda. Fin mai, M. Kikwete avait proposé à plusieurs dirigeants de pays voisins, dont le président rwandais Paul Kagame, d’entamer des discussions avec des groupes rebelles actifs dans la région, pour tenter de stabiliser une zone chroniquement troublée. M. Kagame avait été invité à parler avec les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), l’une des nombreuses rébellions basée dans la province du Nord-Kivu, dans l’est de RDC.

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Les FDLR, rebelles hutu, sont traquées par Kigali depuis la fin du génocide des Tutsi au Rwanda en 1994.

La proposition avait été qualifiée d’"aberration" par la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, et a depuis alimenté de violents échanges verbaux entre les présidents Kagame et Kikwete.

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La Tanzanie participe à une brigade spéciale de l’ONU chargée de démanteler les groupes rebelles opérant dans l’est de la RDC, mais que le Rwanda regarde avec suspicion. Les groupes rebelles en question comptent les FDLR, mais aussi les combattants du M23, mouvement composé essentiellement de Tutsi congolais qui combattent l’armée de RDC et que l’ONU accuse Kigali (malgré ses démentis) de soutenir.

Jeudi devant la presse, Mme Mushikiwabo a affirmé que les autorités rwandaises n’avaient "pas été consultées" sur l’explusion des illégaux.

(AFP)

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