Kenya : des policiers soupçonnés de pillage dans l’aéroport incendié

Les enquêteurs kényans interrogent des policiers, des membres des services de l’immigration et d’autres employés civils de l’aéroport international de Nairobi, soupçonnés d’avoir profité du gigantesque incendie de mercredi pour piller, a indiqué samedi un enquêteur.

Les ruines de l’aéroport incendié de Nairobi, au Kenya, le 8 août 2013. © AFP

Les ruines de l’aéroport incendié de Nairobi, au Kenya, le 8 août 2013. © AFP

Publié le 10 août 2013 Lecture : 2 minutes.

"C’est embarrassant parce que certains d’entre eux se sont concentrés sur le pillage plutôt que de donner l’alerte," a indiqué l’enquêteur à l’AFP sous couvert d’anonymat. "Nous les interrogeons tous : officiers de police, employés de l’immigration, autres employés (de l’aéroport), et même des chauffeurs de taxi".

Selon lui, des caméras de surveillance ont enregistré des scènes de pillage. "Certains vont devoir en répondre, parce qu’il y a des preuves".

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Dans son édition de samedi, le quotidien Nation indiquait que sept policiers soupçonnés de pillage pourraient comparaître dès lundi devant la justice. Les hommes auraient été retrouvés en possession de biens volés, dont de l’argent liquide et de l’alcool — des magasins de l’aéroport ont été détruits dans l’incendie.

"Négligence" ou "acte terroriste"

La cause de l’incendie qui s’est déclenché mercredi peu avant 05h00 locales (02h00 GMT) au terminal des arrivées internationales de l’aéroport international Jomo Kenyatta (JKIA) de Nairobi n’a toujours pas été déterminée.

Le feu est survenu 15 ans jour pour jour après la double attaque contre les ambassades américaines à Nairobi et Dar es Salaam, la capitale économique de la Tanzanie voisine. Ces attentats, perpétrés par Al-Qaïda, avaient fait 224 morts.

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Mais vendredi, le président kényan, Uhuru Kenyatta, a exclu que l’incendie puisse relever d’un acte "terroriste". Il a en revanche ajouté que toute personne reconnue coupable "d’acte de négligence devrait être punie". Et samedi, un enquêteur kényan a indiqué que la piste criminelle n’était elle pas exclue. "Compte tenu des interrogatoires que nous avons menés auprès de témoins et d’employés, il est difficile d’exclure un incendie volontaire," a dit cette source sous couvert d’anonymat, sans pouvoir donner plus de détails sur des suspects éventuels et leurs motifs.

L’incendie n’a fait aucune victime mais a paralysé mercredi l’aéroport, principal hub aérien d’Afrique de l’Est : vols internationaux et intérieurs ont été annulés. Kenya Airways a repris les vols intérieurs dès mercredi soir, et ses vols internationaux jeudi. Les compagnies étrangères ont quant à elles commencé à reprendre leurs liaisons avec Nairobi vendredi.

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(AFP)

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