Alors que la tension monte à Ouagadougou à quelques jours de la manifestation du 31 octobre prochain organisée par la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B), le capitaine Ibrahim Traoré se console avec les performances sportives de ses compatriotes à l’étranger. Après la récente médaille d’or en triple saut d’Hugues Fabrice Zango aux championnats du monde de Budapest, c’est en Écosse que s’est illustré Cheick Ahmed al-Hassan Sanou…

Le 21 octobre se déroulait à Glasgow le championnat du monde de Log Lift (littéralement de « levage de bûches »), une discipline qui consiste à lever des charges de toutes les formes, et parfois à les déplacer. Dans la catégorie « Soulever de bûches », Sanou alias « Iron Biby » a porté une charge de 230 kg, un exploit qui lui a permis de conserver son titre de champion du monde et de battre son propre record de 229 kg. Ce tour de force lui vaut d’autant plus le qualificatif d’homme « le plus fort du monde » que le second de la compétition, l’Écossais Tom Stoltman, n’a levé « que » 210 kg et les troisièmes ex-æquo 200 kg.

« Combativité et résilience »

Cerise sur le gâteau pour le chef de la transition du Faso, le premier Burkinabè à figurer dans le Guinness Book des records arborait, lors de la remise de prix, un bandeau « VDP », en référence aux Volontaires pour la Défense de la Patrie, ces civils enrôlés par le régime aux côtés des Forces de défense et de sécurité pour lutter contre les terroristes. Ibrahim Traoré n’a pas manqué de féliciter Iron Biby, le qualifiant sur le réseau X de « symbole de la combativité et de la résilience des Burkinabè, toujours debout et fiers ».

Sur la page Facebook de la présidence, c’est un “I.B.” poète qui exprimait sa vision de son pays dans 10 ans. Dans une vidéo enregistrée le 10 octobre, le capitaine décrit le Burkina comme « le cœur de l’Afrique de l’Ouest » et file la métaphore en précisant qu’il « faut que le cœur se porte bien pour que les autres membres se portent bien ». Et de rêver que, dans une décennie, son pays soit rien de moins qu’un « Eldorado ». Une manière subliminale d’indiquer qu’il souhaite gérer le Burkina Faso pendant 10 ans ? Fin septembre, il déclarait que les élections ne sont pas une « priorité ».