Zimbabwe : la police arrête un vice-ministre et proche de Tsvangirai

La police a arrêté dimanche un vice-ministre et proche du Premier ministre Morgan Tsvangirai, qui a rendu public le fait que des bulletins de vote au nom de Tsvangirai avaient été retrouvés dans une poubelle.

Morgan Tsvangirai, principal rival du président zimbabwéen Robert Mugabe. © AFP

Morgan Tsvangirai, principal rival du président zimbabwéen Robert Mugabe. © AFP

Publié le 28 juillet 2013 Lecture : 2 minutes.

"Vers 6 heures (04 heures TU), notre vice-président national, l’honorable Morgan Komichi, également ministre-adjoint des Transports, a été arrêté chez lui par la police", a déclaré à Harare lors d’une conférence de presse Nelson Chamisa, membre du Mouvement pour un changement démocratique (MDC), le parti de Tsvangirai.

La porte-parole de la police, Charity Charamba, a confirmé cette arrestation qui intervient à trois jours des élections générales, prévues mercredi, mais n’a pas précisé les accusations portées contre M. Komichi. "Oui, il a été arrêté", a déclaré à l’AFP cette porte-parole.

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M. Komichi avait apporté cette semaine à la Commission électiorale du Zimbabwe (ZEC) une enveloppe de bulletins de vote au nom de Tsvangirai, retrouvés selon lui dans les poubelles du Centre de conférence internationale d’Harare, où les membres des forces de sécurité ont voté à l’avance les 14 et 15 juillet.

M. Chamisa a accusé la ZEC d’avoir exigé que M. Komichi soit interrogé et de se livrer ainsi à une chasse aux sorcières, au lieu d’enquêter sur cette question de bulletins jetés.

"C’est à la ZEC de répondre aux interrogations"

"Il est incontestable que vraiment, il s’agit d’authentiques bulletins de vote, et que ces bulletins ont été trouvés dans des poubelles, mais, bien sûr, ils veulent savoir qui est notre informateur", a dit M. Chamisa.

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"Nous pensons que c’est à la ZEC de répondre aux interrogations, et non à Komichi, a-t-il ajouté. S’il y a une quelconque enquête, l’objet de cette enquête devrait être la ZEC."

"Tant qu’il refuse de dévoiler l’identité de son informateur, la police le tiendra pour responsable, il est donc le premier suspect", a affirmé pour sa part la-porte-parole de la police. "La police aimerait établir comment ces soit-disant bulletins ont terminé dans une poubelle (…)", a ajouté Mme Charamba.

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Les Zimbabwéens sont appelés aux urnes mercredi pour des élections générales. Pour la présidentielle, ils devront départager le président au pouvoir depuis 33 ans, Robert Mugabe, et son Premier ministre Morgan Tsvangirai. L’élection doit mettre fin au fragile gouvernement de cohabitation instauré en 2009, après la dernière présidentielle et sous la pression internationale, pour éviter une guerre civile dans le pays.

M. Chamisa a réitéré ses craintes d’une élection truquée. Les développements dont nous sommes témoins démontrent clairement un manquement à la crédibilité de cette élection. Il démontre une faille pour l’intégrité de cette Commission, a affirmé ce responsable du MDC.

Les listes d’électeurs ne nous ont pas été données, nous ne savons pas qui imprime les bulletins de vote. Nous ne savons pas où ces bulletins sont imprimés, a souligné M. Chamisa.

En 2008, Tsvangirai avait obtenu 47% des suffrages, devançant Mugabe (43%). Aussitôt, les partisans du chef de l’Etat avaient déclenché une vague de violences, faisant quelque 200 morts. Face au risque d’embrasement, Tsvangirai avait retiré sa candidature, laissant le champ libre à Mugabe, dont il est devenu Premier ministre dans une cohabitation difficile.

(AFP)

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