La junte malienne suspend quatre membres touaregs du Conseil national de transition

Issus ou proches des mouvements du Nord qui ont repris les armes contre le pouvoir d’Assimi Goïta, quatre députés ont été suspendus de l’organe législatif ce lundi 23 octobre. Les autorités de transition invoquent leur absence dans l’hémicycle, quand les mouvements, eux, y voient une mesure de représailles contre le conflit en cours.

Le président de la transition malienne, Assimi Goïta, le 18 juin 2023. © Présidence Mali

Le président de la transition malienne, Assimi Goïta, le 18 juin 2023. © Présidence Mali

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Publié le 24 octobre 2023 Lecture : 2 minutes.

Dans un document daté du lundi 23 octobre, et dont l’authenticité a été confirmée à Jeune Afrique par un membre du Conseil national de transition (CNT), les autorités maliennes dirigées par Assimi Goïta ont annoncé la suspension, pour trente jours, de quatre membres de l’organe législatif.

Mohamed Ag Intalla, Mohamed Ali Ag Mattahel, Akli Iknan Ag Souleymane et Boubacar Sidigh Taleb Sidi Ali sont temporairement interdits de « participer aux activités » du CNT, « pour absences non justifiées lors des travaux des commissions et des séances plénières de la session d’octobre 2023 », précise le document signé par le président du CNT, le colonel Malick Diaw.

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Trois des députés suspendus sont membres des mouvements du Nord qui, depuis le mois d’août, ont repris les armes face à Bamako. Mohamed Ali Ag Mattahel et Akli Iknan Ag Souleymane sont tous deux issus des rangs du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) ; Boubacar Sidigh Taleb Sidi Ali est quant à lui un membre du Haut Conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA).

Le quatrième, Mohamed Ag Intalla, n’est autre que l’amenokal de Kidal, le chef traditionnel des Touaregs de la tribu des Ifoghas. Il est surtout le frère d’Alghabass Ag Intalla, secrétaire général du HCUA et président en exercice du Cadre stratégique permanent (CSP), la principale coalition des mouvements signataires de l’accord de paix de 2015.

Représailles

Pour Mohamed Elmaouloud Ramadane le motif invoqué pour cette suspension « ne tient pas », tant les absences sont fréquentes au sein du CNT, dit-il. À en croire le porte-parole du CSP, la décision est une mesure de représailles contre la reprise des combats entre l’armée malienne et les mouvements du Nord.

« Il s’agit d’une nouvelle disposition du règlement intérieur du CNT adoptée en avril 2023 », explique de son côté un membre de l’organe législatif qui admet qu’il s’agit des premières suspensions du genre. Mais l’affaire est un non événement, selon Elmaouloud Ramadane qui assure que les mouvements avaient de toute manière demandé à leurs membres de démissionner de toutes les institutions de l’État. Lors de l’installation des organes de la transition, à partir de 2020, l’intégration de membres de l’ancienne rébellion avait été perçue comme un signe d’ouverture des nouveaux tenants du pouvoir à Bamako. Maintenant que la guerre a repris, « nous n’avons plus aucune raison d’y rester », dit le porte-parole du CSP.

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