Au Mali, l’armée accuse la Minusma de laisser le champ libre aux « terroristes »
L’armée malienne a accusé la mission des Nations unies pour la stabilisation du pays d’avoir compromis la sécurité dans la localité d’Aguelhok en quittant de manière « précipitée » son camp sans attendre de le transférer aux autorités.
L’armée malienne a accusé mardi 24 octobre la mission des Nations unies pour la stabilisation du pays, la Minusma, d’avoir compromis la sécurité dans une localité du Nord en se retirant de son camp de façon « précipitée » selon elle, et en laissant le champ libre aux « terroristes ». La Minusma, poussée vers la sortie par les militaires au pouvoir à Bamako, a poursuivi son retrait progressif en quittant les 22 et 23 octobre ses camps de Tessalit et Aguelhok.
Rivalités exacerbées
Ce retrait, qui doit s’échelonner jusqu’au 31 décembre, a exacerbé les rivalités pour le contrôle du territoire entre les acteurs armés présents dans le Nord. Les séparatistes touaregs ont repris les hostilités contre l’État et le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, ou JNIM en anglais) affilié à Al-Qaïda multiplient les attaques contre l’armée. La Minusma dit être forcée d’accélérer son retrait par l’escalade militaire qui menace son personnel. Elle reproche aussi aux autorités de compliquer son désengagement par leurs obstructions à ses mouvements.
Dans un communiqué publié le 24 octobre, l’armée malienne a constaté « avec beaucoup de regret » que la Minusma a quitté son camp d’Aguelhok sans attendre de le transférer à l’armée malienne. Ce « départ accéléré de la Minusma a mis en péril le processus entamé et menace la sécurité et la stabilité dans la localité d’Aguelhok », dit-elle. Des « terroristes », dit-elle sans plus de précision, ont profité de la situation pour s’introduire dans le camp et « détruire plusieurs installations ». Ils ont été « neutralisés » par l’aviation malienne, assure-t-elle.
Les colonels arrivés au pouvoir par la force en 2020 ont réclamé et obtenu du Conseil de sécurité en juin, après des mois de dégradation des rapports avec la mission onusienne, le départ de la Minusma déployée depuis 2013 dans ce pays en proie au jihadisme et à une crise profonde multidimensionnelle. La Minusma devrait prochainement libérer son emprise de Kidal. Cette opération s’annonce sous tension, Kidal étant le bastion de la rébellion à dominante touareg.
(Avec AFP)
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