Quand Trump se compare à Mandela
En déplacement dans le New Hampshire, l’ancien chef de l’État américain a fait le parallèle entre son parcours et celui du premier président noir d’Afrique du Sud.
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Damien Glez
Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.
Publié le 25 octobre 2023 Lecture : 2 minutes.
Quelle mouche a piqué Donald Trump pour qu’il se sente autorisé à convoquer la mémoire de Nelson Mandela ? Le 23 octobre, venu dans l’État du New Hampshire pour s’inscrire aux primaires présidentielles dans la perspective d’un éventuel retour à la Maison-Blanche, l’ancien président battu par Joe Biden l’a affirmé : « Cela ne me dérange pas d’être Nelson Mandela. »
Rapports ambigus avec les suprémacistes blancs
La comparaison avec le héros de la lutte antiapartheid peut sembler incongrue de la part d’un politicien aux rapports ambigus avec les suprémacistes blancs des États-Unis. En 2020, lors d’un débat électoral, Trump avait évité de condamner les Proud Boys, une organisation américaine néofasciste violente qui n’accepte que les hommes blancs parmi ses membres. En 2022, il avait été critiqué pour avoir participé à un dîner avec Nick Fuentes, un commentateur politique américain qualifié de « suprémaciste blanc » par l’ONG Anti-Defamation League, qui lutte contre les discriminations.
Ce n’est pas le combat de Mandela contre la ségrégation raciale que veut récupérer politiquement Donald Trump, mais les vingt-sept années que Madiba a passé en prison pour s’être opposé au régime sud-africain de l’époque. Lundi 23 octobre, le milliardaire américain tentait de se présenter, lui et ses entreprises, comme la cible d’un harcèlement judiciaire de la part de procureurs fédéraux et étatiques.
Épée de Damoclès
Alors que la course à la présidence est déjà lancée (l’élection aura lieu le 5 novembre 2024) et que Trump pourrait être à nouveau choisi comme candidat par le Parti républicain, les déboires judiciaires planent sur l’ancien président comme une épée de Damoclès. Il a été inculpé quatre fois ces derniers mois, et son premier procès pénal s’ouvrira le 4 mars prochain, à Washington, dans un dossier qui concerne des pressions électorales effectuées en 2020 pour renverser le résultat de l’élection.
Trois autre affaires sont pendantes. Elles concernent le versement de sommes irrégulières à l’actrice pornographique Stormy Daniels dans le but d’étouffer une liaison extraconjugale, le détournement de documents classifiés de la Maison-Blanche à la fin du mandat de l’ex-président, le rôle de celui-ci dans l’assaut du Capitole du 6 janvier 2021.
Si plusieurs peines de prison sont requises – cumulatives aux États-Unis –, les spécialistes du droit considèrent toutefois qu’il est improbable que Donald Trump se retrouve derrière les barreaux, à la différence de Nelson Mandela…
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