Barack Obama appelle au calme après l’acquittement de Zimmerman

Le président américain Barack Obama a appelé au calme, le 14 juillet, après l’acquittement, la veille, de George Zimmerman pour le meurtre d’un jeune noir en Floride, qui a provoqué une vague de protestations dans le pays et d’importantes manifestations notamment à New-York.

Des personnes en colère après l’acquittement de Zimmerman, le 14 juillet 2013 à Los Angeles. © AFP

Des personnes en colère après l’acquittement de Zimmerman, le 14 juillet 2013 à Los Angeles. © AFP

Publié le 15 juillet 2013 Lecture : 3 minutes.

"Je sais que cette affaire a suscité des passions intenses. Au lendemain du verdict, je sais que ces passions pourraient s’intensifier. Mais nous sommes un État de droit, et un jury a parlé", a déclaré Barack Obama dans un communiqué, au lendemain du verdict rendu samedi soir par un tribunal de Floride (sud-est).

"Je demande maintenant à tous les Américains de respecter les appels à la réflexion dans le calme lancés par deux parents qui ont perdu leur jeune fils", a-t-il ajouté.

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Le département de la Justice a rappelé de son côté dimanche, dans un communiqué repris par plusieurs médias, qu’une enquête fédérale était ouverte depuis l’an dernier sur l’affaire. "Des procureurs fédéraux expérimentés détermineront si les preuves révèlent une violation des lois fédérales pénales sur les droits civiques, passible de poursuites", indique le texte.

Trayvon Martin, 17 ans, a été tué en février 2012 par George Zimmerman, 29 ans, qui a été innocenté du meurtre par un jury de six femmes à Sanford. La défense de l’accusé avait plaidé pour la légitime défense.

L’affaire a suscité une émotion considérable aux Etats-Unis, les associations de défense des droits civiques estimant que l’adolescent a été victime d’un délit de faciès.

Un mois après le meurtre du jeune homme, en mars 2012, Barack Obama était sorti de sa réserve en déclarant: "si j’avais un fils, il ressemblerait à Trayvon". Dimanche il a qualifié la mort de Trayvon Martin de "tragédie, non seulement pour sa famille, non seulement pour une communauté, mais pour l’Amérique", mais il a demandé aux Américains d’"élargir le cercle de la compassion et de la compréhension".

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Alors qu’une loi de 2005 en Floride permet à quinconque de se défendre en cas de menace, y compris avec une arme, M. Obama a appelé les Américains à se "demander si nous faisons tout ce qui est possible pour freiner la vague de violence par armes à feu, qui prennent trop de vies chaque jour dans ce pays". Ce type de loi "encourage les affrontements meurtriers en permettant aux gens de tirer d’abord et de dire homicide excusable ensuite", a déploré dans un communiqué le maire New York, Michael Bloomberg, notoire partisan d’un renforcement des lois contre les armes à feu.

Barack Obama, qui avait soutenu en vain des projets de loi pour restreindre l’utilisation des armes, a estimé dimanche que les Américains devraient se "demander, en tant qu’individus et en tant que société, comment empêcher de futures tragédies similaires" à celle de Floride.

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"Délit de faciès"

La Floride est l’Etat américain qui compte le plus de personnes armées. "Délit de faciès" Plusieurs manifestations étaient organisées dimanche dans le pays, dont à New York, où plusieurs milliers de personnes ont manifesté dans l’après-midi et dans la soirée sous une forte surveillance policière, mais sans incident. "Nous avons un gros problème racial, et nous avons un autre problème avec les armes à feu", a estimé un intervenant, Rodney Rodriguez. "Si Zimmerman n’avait pas eu d’arme, il n’aurait pas pu tuer Trayvon Martin".

Dès l’annonce du verdict samedi soir, des marches spontanées avaient aussi eu lieu à San Francisco (ouest), Chicago (nord), la capitale Washington (est), Atlanta (sud-est) et Philadelphie (est). "Il ne s’agit pas seulement d’un délit de faciès face à la police, c’est aussi un délit de faciès face au juge, c’est un délit de faciès quand on fait ses courses, tous les jours c’est un délit de faciès", a estimé le pasteur leader des droits civique Jesse Jackson sur Twitter.

Le débat autour du procès Zimmerman, retransmis pendant trois semaines en continu à la télévision, a opposé ceux qui croient que Zimmerman — dont le père est blanc et la mère Péruvienne – a tué le jeune noir par racisme et ceux qui sont convaincus qu’il a agi en légitime défense. George Zimmerman a affirmé avoir été agressé par l’adolescent, tandis que l’accusation a tenté de prouver au jury que le garde avait lui-même décidé de suivre Trayvon Martin qui, avec son pull à capuche, lui paraissait suspect.

Les parents de Trayvon Martin, absents lors du verdict, ont appelé à des manifestations non-violentes, en se référant à Martin Luther King et à la Bible. "Même mort, je sais que mon bébé est fier du combat que nous avons mené avec vous tous pour lui", a écrit son père, Tracy Martin, sur Twitter.

L’avocat de la famille Martin, Benjamin Crump, a déclaré sur la chaîne CNN qu’une action au civil était envisagée. Robert Zimmerman, le frère de George, a pour sa part rappelé que selon le jury son frère "avait agi correctement dans la défense de sa vie en conformité avec la loi".

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