Côte d’Ivoire, Bénin, Sénégal… Comment la BERD met (enfin) le cap sur l’Afrique subsaharienne 

Les actionnaires de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) viennent d’approuver les demandes d’adhésion du Bénin et de la Côte d’Ivoire. Une première pour des pays d’Afrique subsaharienne.  

La présidente de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), Odile Renaud-Basso, à Istanbul, le 07 octobre 2022. © Sebnem Coskun / Anadolu via AFP

La présidente de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), Odile Renaud-Basso, à Istanbul, le 07 octobre 2022. © Sebnem Coskun / Anadolu via AFP

THAIS-BROUCK_2024

Publié le 27 octobre 2023 Lecture : 2 minutes.

Un total de plus de 10 milliards d’euros d’investissements en Égypte, 4 milliards au Maroc et 1 milliard en Tunisie. La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) dépense massivement en Afrique du Nord mais le sud du Sahara avait jusqu’alors été délaissé par l’institution créée en 1991 pour soutenir le développement des pays d’Europe de l’Est après la chute de l’Union soviétique.

Une situation qui s’apprête à évoluer. Le 24 octobre, les actionnaires de la banque de développement ont approuvé les demandes d’adhésion du Bénin et de la Côte d’Ivoire qui les avaient soumises, respectivement, en juillet et en août. « Les deux pays devront remplir certaines conditions préalables à l’adhésion avant que le processus ne soit achevé », indique la BERD sans donner plus de précisions.

la suite après cette publicité

L’Ukraine reste la priorité

« Nous sommes très heureux d’accueillir le Bénin et la Côte d’Ivoire en tant que nouveaux membres et nous espérons qu’ils deviendront également des pays d’opération. Cela reflète les objectifs stratégiques de nos actionnaires pour l’Afrique subsaharienne et la valeur que la banque peut y apporter », a déclaré Odile Renaud-Basso, présidente de l’institution européenne basée à Londres.

La décision de la BERD fait suite à l’approbation par les gouverneurs, lors de l’assemblée annuelle en mai, en Ouzbékistan, d’amendements aux statuts de la banque afin de permettre une expansion en Afrique subsaharienne et en Irak. Mais alors que le soutien de l’Ukraine reste sa priorité, cette extension africaine sera « limitée et progressive » et se concentrera sur le Sénégal, le Ghana, le Kenya et le Nigeria, en plus de la Côte d’Ivoire et du Bénin. Et les pays candidats devront attendre au moins 2025 avant d’obtenir les premiers financements.

190 milliards d’euros d’investissements

Depuis sa création en 1991, la BERD a investi près de 190 milliards d’euros dans 6 844 projets et a soutenu des réformes politiques visant à développer le secteur privé dans plus de 30 économies. Ses investissements portent sur les ressources naturelles, les institutions financières, l’agro-industrie, l’industrie manufacturière et les services, ainsi que sur des projets d’infrastructure, tels que l’électricité et les énergies renouvelables, et la modernisation des services municipaux.

L’année 2022 marque une forte accélération des investissements de la banque en Afrique du Nord. Par exemple, au Maroc, l’institution a financé 15 projets pour un total de 528 millions d’euros mais également 387 millions d’euros en Tunisie dans six projets et plus d’1,3 milliard d’euros en Égypte.

la suite après cette publicité

Son capital est détenu par 71 pays membres, ainsi que l’Union européenne et la Banque européenne d’investissement (BEI) mais, pour l’instant, elle n’est active que dans une trentaine de pays. Pour répondre aux demandes croissantes de financements, le conseil des gouverneurs a également approuvé, lors de son assemblée annuelle, une augmentation de capital de la banque qui est actuellement de 30 milliards d’euros.

L'éco du jour.

Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.

Image

La rédaction vous recommande

Le colonel Assimi Goïta, président de la transition au Mali, lors de la cérémonie d’investiture à Bamako, le 7 juin 2021. © MONTAGE JA : Amadou Keita/REUTERS

[Série] Sahel, des coups qui coûtent

Contenus partenaires