L’UE demande des pauses humanitaires à Gaza
Le président américain Joe Biden a adressé un message au Guide suprême iranien. Tandis que l’ONU affirme que 45 % des habitations de la bande de Gaza ont été « endommagées ou détruites ».
Les dirigeants de l’Union européenne ont demandé « des pauses » dans le conflit qui oppose Israël au Hamas afin de faciliter l’accès à l’aide humanitaire pour les civils à Gaza, assiégé et où « personne n’est en sécurité », affirme l’ONU.
En six jours, 74 camions d’aide sont parvenus, depuis l’Égypte voisine, dans le territoire palestinien de 362 km2, soumis à « un siège complet » qui prive ses 2,4 millions d’habitants d’eau, de nourriture et d’électricité, selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA). Soit bien moins que les 500 camions journaliers qui parvenaient, avant le conflit, à Gaza, déjà soumis à un blocus israélien depuis l’arrivée au pouvoir du Hamas en 2007. « Les partenaires humanitaires ne peuvent accéder en toute sécurité aux populations dans le besoin et aux entrepôts où est stockée l’aide », a ajouté l’OCHA.
Conférence internationale
Face à cette situation, les chefs d’État et de gouvernement des 27 pays de l’UE ont exprimé leur « plus vive inquiétude concernant la dégradation de la situation humanitaire à Gaza », dans une déclaration commune publiée le 26 octobre qui réclame des « couloirs humanitaires » et des « pauses » pour acheminer l’aide.
La Maison Blanche avait également suggéré des « pauses » pour faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire, plutôt qu’un cessez-le-feu qui « à ce stade ne bénéficierait qu’au Hamas », classé organisation terroriste par les États-Unis, l’Union européenne et Israël. Les dirigeants de l’UE se sont dit par ailleurs favorables à l’organisation d’une « conférence internationale de paix », « prochainement », alors que le conflit, déclenché par l’attaque sanglante du Hamas sur le sol israélien, entre dans son 21e jour.
Des images satellite publiées le 26 octobre montrent l’ampleur des destructions, avec des quartiers entiers rasés par les bombardements. Selon l’OCHA, citant le ministère des Travaux publics et du Logement de Gaza, 45 % des habitations de la bande de Gaza ont été « endommagées ou détruites ».
Depuis le 15 octobre, l’armée israélienne appelle la population du nord de la bande de Gaza, où les bombardements sont les plus intenses, à évacuer vers le sud. Au moins 1,4 million de Palestiniens ont fui leur foyer depuis le début de la guerre, selon l’ONU. Toutefois, les frappes continuent aussi de toucher le sud, où sont massés plusieurs centaines de milliers de civils. Selon l’ONU, quelque 30 000 déplacés ont cependant regagné ces derniers jours le nord du territoire.
Pendant la nuit du 25 au 26 octobre, l’armée israélienne a mené un « raid ciblé » avec des chars dans le nord de la bande de Gaza, en prélude à une offensive terrestre annoncée à plusieurs reprises et confirmée mercredi soir par le Premier ministre Benyamin Netanyahu, qui a promis « d’anéantir » le Hamas. La communauté internationale redoute les conséquences de cette possible offensive, craignant un nombre important de victimes civiles mais aussi un embrasement dans la région.
Légitime défense
Le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, a annoncé que les États-Unis avaient mené des frappes contre deux installations utilisées par les Gardiens de la révolution iraniens et des « groupes affiliés » dans l’est de la Syrie. « Ces frappes de légitime défense et de précision sont une riposte à une série d’attaques en cours, et pour la plupart manquées, contre le personnel américain en Irak et en Syrie par des milices soutenues par l’Iran », depuis le 17 octobre, a-t-il détaillé.
Cette annonce est intervenue après que le président Joe Biden a adressé un message au dirigeant suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, pour le mettre en garde contre toute attaque visant les troupes américaines. « Un message direct a été envoyé. Je n’irai pas plus loin », a confirmé un porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby.
Le 26 octobre, devant les Nations unies, le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a déclaré que son pays ne souhaitait pas l’extension du conflit. « Mais je préviens que si le génocide à Gaza se poursuit, ils ne seront pas épargnés par ce feu », a-t-il ajouté, s’adressant aux États-Unis. Les échanges de tirs sont aussi quotidiens à la frontière nord d’Israël avec le Liban, entre l’armée israélienne et le Hezbollah, soutenu par l’Iran et allié du Hamas.
(Avec AFP)
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