Ramadan : pour « préserver l’unité des musulmans », le CFCM fixe le début du jeûne au 10 juillet

Après quelques heures de confusion, le Conseil français du culte musulman (CFCM) a annoncé que le ramadan débuterait officiellement en France mercredi 10 juillet, soit le même jour que l’Arabie Saoudite et plusieurs pays arabes. Il revient ainsi sur la précédente date, fixée au 9 juillet et désavouée par la Mosquée de Paris un peu plus tôt.

Des fidèles dans une mosquée dans les Bouches du Rhône. © AFP

Des fidèles dans une mosquée dans les Bouches du Rhône. © AFP

Publié le 9 juillet 2013 Lecture : 4 minutes.

Mis à jour le 9 juillet à 15H30

15H30. Le ramadan commencera mercredi et non mardi comme prévu, a confirmé dans un communiqué le Conseil français du culte musulman (CFCM). Ce dernier est revenu sur sa décision de fixer le début du jeûne au 9 juillet, cette date ayant été désavouée, le jour même, par la Grande Mosquée de Paris.

la suite après cette publicité

« Afin de préserver l’unité des musulmans de France, le Conseil français du culte musulman (CFCM) revenant sur sa décision du 9 mai 2013 confirme que le 1er jour du mois de Ramadhan de l’année hégirienne 1434, est fixé pour le mercredi 10 juillet 2013 », écrit ainsi Dalil Boubakeur, président du CFCM. « Le CFCM veut se donner le temps d’opérer un travail pédagogique afin de donner à la communauté musulmane de France les fondements théologique et scientifique de sa décision », poursuit-il.

Le 9 mai, le CFCM avait voté une résolution abandonnant pour la première fois l’observation empirique pour se baser sur le calcul astronomique afin d’établir les dates du ramadan à l’avance.

12H51. Dans un communiqué, la commission théologique de la Mosquée de Paris a désavoué le Conseil français du culte musulman qui, en mai, avait fixé le début du ramadan au mardi 9 juillet. La commission a décidé de fixer le début du jeûne au mercredi 10 juillet, « la vision de la nouvelle lune s’étant avérée impossible à établir ni en France ni dans les pays musulmans », précise le communiqué.

Lundi soir, la confusion régnait à la Grande Mosquée de Paris. « Les mosquées nous ont appelé hier jusqu’à 01h00 du matin, les imams étaient dans le désarroi » a expliqué Djelloul Seddiki, responsable de la commission théologique de la Mosquée de Paris.

la suite après cette publicité

Malgré la décision de l’Arabie Saoudite et de plusieurs pays arabes de commencer le ramadan mercredi, le CFCM a choisi de maintenir sa position en réaffirmant dans un communiqué que le ramadan commencerait officiellement, en France, mardi. Pour M. Seddiki, les dirigeants du CFCM « se sont trompés de calcul ».

Le président du CFCM est Dalil Boubakeur, également responsable de la Grande Mosquée de Paris.

la suite après cette publicité

09H36. Abandonnant l’observation empirique pour adopter une règle de calcul astronomique, le CFCM, instance chargée de représenter les musulmans de France, avait annoncé, en mai, une date de début du ramadan fixée au 9 juillet. Les fidèles fêteront ainsi l’Aïd el-Fitr, à la fin du ramadan, le 8 août.

>> Lire "Ramadan : conseils de nutritionniste pour jeûner en gardant la santé"

« À l’occasion du début du mois de Ramadan de l’année hégirienne 1434, le CFCM souhaite à toute la communauté musulmane de France un heureux mois de jeûne dont le premier jour est fixé au mardi 9 juillet 2013, conformément aux décisions prises lors du colloque du CFCM du 9 mai 2013 », indique le communiqué signé par le président du CFCM, Dalil Boubakeur. Mais mardi matin, il était encore difficile de savoir si les musulmans de France allaient suivre le calendrier du CFCM ou celui des pays musulmans.

Dalil Boubakeur précise que le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, « honorera tous les musulmans de France en participant à l’Iftar (rupture du jeûne) qui aura lieu le 15 juillet 2013 à la Grande Mosquée de Paris, au lendemain de notre fête nationale ».

Pendant la durée du mois de ramadan, du lever au coucher du soleil, les croyants se soumettent au jeûne et doivent s’abstenir d’avoir des relations sexuelles. Les enfants, les femmes enceintes, les vieillards, les malades, les voyageurs ou les fidèles engagés dans des conflits peuvent néanmoins déroger à la règle.

Trêve en Syrie ?

La Syrie s’apprête quant à elle à vivre son troisième ramadan depuis le début du conflit armé en 2011. Ahmed Djarba, un chef de tribu proche des Saoudiens, a été nommé à la tête de la principale composante de l’opposition, la Coalition nationale syrienne (CNS). Actuellement dominée sur le terrain par les forces de Bachar al-Assad, le CNS, par la voix de son nouveau président, a annoncé s’attendre à une livraison d’armes sophistiquées afin de rééquilibrer le rapport de forces sur le terrain. Il a en même temps proposé au pouvoir syrien de respecter une trêve pendant le mois du jeûne et de suspendre la féroce offensive militaire qui fait rage contre la ville de Homs.

Après avoir souhaité ses voeux à la communauté musulmane, Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’ONU, a invité, lundi, les deux camps en Syrie à observer une trêve pour le mois sacré. Il a appelé « toutes les parties en Syrie à respecter cette obligation religieuse pour un mois au minimum », formulant le souhait que « toute personne tenant un fusil s’arrête de combattre et dédient ce mois de paix en offrande collective au peuple syrien ». Un appel qui peut « paraître irréaliste à certains » a-t-il déclaré, soulignant « qu’une paix durable ne pourra venir que d’une négociation sérieuse » entre les belligérants.

Égypte sous tension

Enfin, c’est aussi dans un pays gravement divisé que va débuter le ramadan en Égypte. Depuis le renversement du président islamiste Mohamed Morsi, la situation est chaque jour un peu plus tendue entre les partisans pro-Morsi et l’armée égyptienne. Le pays, qui ne parvient toujours pas à choisir son équipe de transition, s’est enfoncé un peu plus encore dans la violence lorsque dans la matinée du 8 juillet, les forces de sécurité ont ouvert le feu sur des manifestants réunis aux abords du siège de la Garde républicaine au Caire. Plus de 50 personnes ont été tuées et 435 blessées lors de cet assaut meurtrier, qualifié de « massacre » par les islamistes.

>> Lire : Égypte : législatives prévues avant début 2014, la mobilisation des pro-Morsi continue

(Avec agences)

 

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Contenus partenaires