Face à la guerre Israël-Hamas, le Maroc en plein dilemme diplomatique
La pression de l’opinion publique marocaine l’emportera-t-elle sur la relation privilégiée que Rabat a nouée avec Tel-Aviv ? Décryptage en vidéo.
Depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas, le 7 octobre, le Maroc a adopté une position plus tempérée que celle de ses voisins du Maghreb. Ce positionnement a pu sembler en décalage avec celui de l’opinion publique marocaine, qui s’est mobilisée massivement pour exprimer sa colère face aux bombardements de la bande de Gaza par l’armée israélienne. Parmi leurs revendications : un appel à l’annulation de la normalisation entre le royaume chérifien et l’État hébreu.
Tel-Aviv a en effet normalisé ses relations avec Rabat en décembre 2020, dans le cadre des accords d’Abraham, et les liens entre les deux pays se sont depuis renforcés « à pas de géant, non seulement en matière de coopération militaire mais également sur le plan des intérêts commerciaux et économiques », analyse Intissar Fakir, directrice de programme au sein du think tank américain Middle East Institute, interrogée par Jeune Afrique.
Dilemme
Sauf que, plus encore depuis la guerre qui fait rage à Gaza, le Maroc fait face à un dilemme : « Comment maintenir le partenariat bilatéral sans paraître en décalage complet avec la population et sans donner l’impression de cautionner cette guerre très sanglante qu’Israël mène actuellement à Gaza », explique Intissar Fakir. Un jeu d’équilibrisme d’autant plus complexe que, selon un sondage d’Arab Barometer, seul un tiers des Marocains approuvent le rapprochement avec Israël.
Cette relation privilégiée entre les deux pays pourrait-elle permettre au royaume chérifien de se positionner en qualité de médiateur, comme il a pu le faire notamment lors des accords d’Oslo signés en 1993 ? « Le Maroc a toujours été dans cette démarche de soutenir à la fois la paix, mais aussi un rapprochement entre Israéliens et Palestiniens. Le rapprochement et la normalisation permettront peut-être de mettre encore plus de pression sur Israël », explique Yasmina Asrarguis, spécialiste des relations Israël-Maroc, dans notre décryptage en vidéo.
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