Afrique du Sud : Mandela hospitalisé depuis un mois, toujours dans un état critique

Toujours dans un état critique, l’ancien président sud-africain Nelson Mandela est soigné depuis un mois pour une infection pulmonaire dans un hôpital privé de Pretoria, et les autorités invoquent le secret médical pour en dire le moins possible.

Une photo de Mandela au milieu de personnes priant le 2 juillet 2013. © AFP

Une photo de Mandela au milieu de personnes priant le 2 juillet 2013. © AFP

Publié le 7 juillet 2013 Lecture : 3 minutes.

Hospitalisé en urgence et dans un état grave aux premières heures du 8 juin, Nelson Mandela, 94 ans, avait été souffrant les jours précédents. Il respirait alors sans assistance.

Depuis, la chaîne américaine CBS a affirmé à deux reprises qu’il avait dû être "ressuscité" à son arrivée à l’hôpital, une information jamais confirmée de source officielle.

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On sait en revanche que l’ambulance qui le conduisait vers Pretoria était tombée en panne sur l’autoroute, l’obligeant à attendre une quarantaine de minutes dans le froid de la nuit d’hiver.

Alors que des envoyés spéciaux commençaient à arriver du monde entier, croyant à une fin proche, le pays s’est assez vite résigné. Et l’ancien archevêque anglican Desmond Tutu, autre prix Nobel de la paix, a publiquement prié pour son bien-être, et non pour sa guérison.

Le président Jacob Zuma a commencé à se montrer rassurant le 12 juin, expliquant que le plus illustre patient du pays commençait enfin à répondre aux traitements. Dans les jours suivants, il a fait état de "progrès". L’Afrique du Sud s’est alors surprise à espérer que son premier président noir pourrait rentrer chez lui, comme après ses quatre précédentes hospitalisations depuis décembre. Et nombre d’envoyés spéciaux sont repartis dans leurs pays.

Puis, le soir du 23 juin, la présidence a annoncé que la santé de Nelson Mandela s’était subitement dégradée, que son état était désormais "critique" et sa fille Makaziwe a admis que "tout (pouvait) arriver d’un instant à l’autre".

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Les envoyés spéciaux sont revenus, d’autant que le président Zuma avait annoncé le 26 juin au soir qu’il annulait un voyage au Mozambique. Il venait de rendre visite à un Nelson Mandela désormais sous assistance respiratoire.

C’est ce jour-là qu’un avocat des Mandela a écrit dans un document judiciaire que l’aïeul était dans un "état végétatif permanent" et que la famille avait envisagé, sur les conseils des médecins, de débrancher les appareils le maintenant artificiellement en vie. "Ils attendent d’enterrer leur père et grand-père", concluait l’avocat.

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Le pays se préparait alors à une annonce imminente de la mort de son héros national. Mais Jacob Zuma a fait état d’une amélioration dans l’après-midi du 27 juin.

Cette rémission n’a pas été suffisante pour que le président américain Barack Obama, de passage à Pretoria, puisse rendre visite à son "héros" le 29 juin. Mais sa visite en Afrique du Sud a pris la forme d’un long hommage à Mandela, sa "source d’inspiration", de Soweto au bagne de Robben Island.

"Très peu souffert"

L’état de santé de Nelson Mandela est depuis toujours "critique mais stable", selon une expression officielle qui n’a pas changé. La présidence refuse d’en dire plus, invoquant "la confidentialité patient-médecin".

"Même s'(il) n’a pas toujours été bien, il n’a que très peu souffert", a assuré jeudi l’épouse de l’ancien président, Graça Machel. Denis Goldberg, un proche ami, a noté vendredi que les médecins excluaient de débrancher les appareils le maintenant en vie tant que ses organes fonctionnaient.

La grille de l’hôpital de Pretoria a été transformée en vaste mémorial, des passants apportant petits mots, affiches, photos, fleurs, ballons, etc. Une armada de journalistes a transformé la rue en campement. Puis, le décès attendu ne venant pas, la plupart des reporters sont à nouveau repartis.

L’attention s’est entre-temps portée sur les déchirements de la famille Mandela. Quinze de ses membres ont saisi la justice pour faire réenterrer les dépouilles de trois enfants de Mandela à Qunu (sud), son village d’enfance où il avait souhaité lui-même être inhumé. Ils s’opposaient au petit-fils Mandla, qui avait fait transférer les sépultures dans son propre village en 2011.

Les problèmes pulmonaires à répétition de Mandela sont probablement liés aux séquelles d’une tuberculose contractée pendant son séjour sur l’île-prison de Robben Island, au large du Cap, où il a passé dix-huit de ses vingt-sept années de détention dans les geôles du régime d’ apartheid.

Il doit fêter ses 95 ans le 18 juillet, journée baptisée "Mandela day" par l’ONU qui appelle les citoyens du monde à faire ce jour une bonne action en son honneur.

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