Pourquoi Nicolas Kazadi épingle la gestion des Jeux de la francophonie en RDC
Les Jeux de la francophonie, qui se sont tenus en juillet et en août à Kinshasa, auraient coûté près de sept fois plus cher que prévu, selon le ministre congolais des Finances, qui met en cause les organisateurs.
Après le succès, la polémique. « De 48 millions [de dollars], on est arrivé à 324 millions » , a déclaré Nicolas Kazadi, dont les propos ont déclenché, le 28 octobre, des commentaires acerbes sur les réseaux sociaux. « De 12 millions [de dollars] pour les opérations, on est arrivé à 78 millions. De 36 millions pour les investissements, on est arrivé à 246 millions », a détaillé le ministre des Finances.
Guerre des chiffres
« Nous sommes surpris d’apprendre sur les réseaux sociaux que les Jeux auraient coûté 324 millions de dollars alors que nous savons que le budget adopté par le Comité de pilotage et approuvé par l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) était de 66,9 millions d’euros », a répliqué le 29 octobre sur X (anciennement Twitter) le directeur du Comité national des Jeux, Isidore Kwandja.
Selon Nicolas Kazadi, « le directeur national des Jeux, de son propre chef, a décidé d’augmenter des rubriques et des budgets sans l’aval du comité de pilotage ». Il aurait aussi « signé des ordres de paiement pour certains bénéficiaires que lui-même avait décidé de recruter, sans avoir la provision budgétaire nécessaire », a-t-il ajouté.
Les 9es Jeux de la francophonie avaient été attribués à la RDC en 2019 et auraient dû se tenir en 2021. Mais ils ont été reportés à 2022 à cause de la pandémie de Covid-19, puis d’un an supplémentaire, les infrastructures pour les accueillir n’étant pas prêtes.
Les travaux ont été achevés à la dernière minute et le doute a subsisté quasiment jusqu’à la cérémonie d’ouverture sur la capacité de Kinshasa à accueillir ces jeux, qui, au final, ont été considérés comme un succès.
Coûts oubliés ?
« Notre gestion de l’organisation des Jeux a été très rigoureuse, transparente et judicieuse », a affirmé de son côté Isidore Kwandja le 29 octobre. « S’il y a eu un dépassement du budget dont on parle, les raisons sont à chercher ailleurs, pas à la direction nationale des Jeux », a-t-il assuré, en rappelant qu’il avait toujours travaillé en étroite collaboration avec l’Inspection générale des finances.
Lors d’une conférence de presse à J-30 des Jeux, Isidore Kwandja avait évoqué le budget de 66,9 millions d’euros en précisant qu’il s’agissait du coût de leur organisation (transport, sécurité, hébergement, restauration…)… auquel il fallait ajouter celui de la construction d’infrastructures sportives dont la capitale de la RDC était dépourvue, avait-il souligné.
Quand il était interrogé sur ces dépenses, le gouvernement ne les chiffrait pas mais répondait qu’il s’agissait d’un investissement pour le pays et pour sa jeunesse.
(Avec AFP)
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