Au Cameroun, Joshua Osih succède officiellement à John Fru Ndi

L’ancien candidat à la présidentielle camerounaise a confirmé ce dimanche 29 octobre la solidité des appuis dont il dispose au sein du SDF, le parti d’opposition socialiste. Et se positionne pour l’avenir.

Joshua Osih, le 31 août 2018, au siège de « Jeune Afrique », à Paris. © François Grivelet pour JA

Joshua Osih, le 31 août 2018, au siège de « Jeune Afrique », à Paris. © François Grivelet pour JA

Publié le 30 octobre 2023 Lecture : 2 minutes.

Joshua Osih, 54 ans, a été élu ce 29 octobre président du Social Démocratic Front (SDF). Il succède à John Fru Ndi, décédé le 12 juin après avoir présidé le SDF depuis sa création, en 1990. L’ancien vice-président a été élu avec 62 % des suffrages des militants du SDF réunis en congrès face à deux autres candidats, a annoncé Jean Takougang, membre de la commission électorale du parti.

Longtemps principal opposant

John Fru Ndi avait été longtemps le principal opposant, tout près de remporter la présidentielle en 1992 avec près de 36 % des suffrages contre près de 40 % à Paul Biya. Mais, ces dernières années, le SDF a perdu du terrain, passant de 43 députés en 1997 à seulement 5 en 2023. Lors de la présidentielle de 2018, le SDF a enregistré le pire score de son histoire, Joshua Osih ne recueillant que 3,35 % des voix.

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C’est le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) qui s’est alors positionné comme  premier parti de l’opposition, son leader, Maurice Kamto, recueillant 14,23 % des suffrages, contre 71,28 % à Paul Biya. Le leader du MRC avait été emprisonné neuf mois sans procès en 2019 pour des manifestations pacifiques contre le pouvoir et n’avait été libéré qu’au terme de pressions internationales. Le MRC n’a pas d’élus à l’Assemblée parce qu’il a boycotté les législatives de 2018.

Une opposition modérée

En 2019 et 2020, près de 700 cadres et militants du MRC avaient été arrêtés comme Maurice Kamto, pendant et après des « marches incontestablement pacifiques » mais « objets de violentes répressions », avaient accusé des experts mandatés par l’ONU en novembre 2022. La plus grande partie ont été libérés après huit mois de détention sans procès mais 47 ont été condamnés à de la prison ferme en 2021 par un tribunal militaire. Quarante-quatre sont encore emprisonnés.

Désormais à la tête d’un SDF en perte de vitesse, Joshua Osih va à présent chercher à imposer sa vision d’une opposition modérée, ni trop radicale ni trop proche du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir). Le député du Littoral a devant lui une échéance électorale majeure, à laquelle chacun pense déjà : la prochaine présidentielle, prévue en 2025 et à laquelle le chef de l’État sortant, Paul Biya, pourrait se présenter afin de conquérir un huitième mandat.

(Avec AFP)

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