Somalie : les Shebab exécutent deux de leurs chefs
Les insurgés islamistes somaliens shebab ont annoncé samedi soir avoir tué deux de leurs chefs historiques, selon un porte-parole de ce groupe islamiste allié à Al-Qaïda. « Nous avons informé leurs veuves de leur mort », a affirmé à l’AFP Abdulaziz Abu Musab, porte-parole des shebab.
Les deux responsables tués sont Ibrahim Haji Jama Mead, plus connu sous le nom d’Al-Afghani (l’Afghan), dont la tête est mise à prix 5 millions de dollars par les Etats-Unis, et Abul Hamid Hashi Olhayi.
Al-Afghani était opposé au commandement du chef des shebab Ahmed Abdi Godane qui avait ordonné, courant juin, son arrestation, ainsi que celle d’autres chefs. Al-Afghani et Olhayi sont des responsables historiques des shebab et co-fondateur du mouvement.
Ils ont été arrêtés et exécutés, ont indiqué des membres de leurs familles, mais les shebab affirment qu’ils ont trouvé la mort dans des affrontements armés lors de leur arrestation.
"Nous démentons les informations selon lesquelles ils ont été tués après leur capture", a affirmé le porte-parole Abu Musab. "Les deux hommes ont été tués lors d’un affrontement alors qu’ils tentaient de résister à leur arrestation, suite aux ordres de la cour" islamique, a-t-il précisé.
Divisions
Depuis qu’ils ont été chassés de Mogadiscio en août 2011 par l’Amisom, les islamistes ont perdu la totalité de leurs bastions du sud et du centre somaliens, mais ils contrôlent toujours de larges zones rurales.
Ils sont désormais divisés en plusieurs factions rivales, sur des lignes de fracture claniques et idéologiques. Certaines factions ont une sensibilité plus nationaliste, au contraire du groupe dirigé par Godane, à l’agenda jihadiste mondial. Malgré leurs divisions, les shebab restent une force puissante et dangereuse, comme en attestent leurs attaques meurtrières, y compris dans la capitale.
Al-Afghani était auparavant à la tête des shebab dans la région de Juba (sud), dont la capitale régionale est le port stratégique de Kismayo. En avril, un courrier attribué à Afghani, destiné au chef d’al-Qaïda Ayman al-Zawahiri, avait circulé sur les sites internet islamistes, critiquant le commandement de Godane.
Selon des sources sécuritaires, des accrochages se sont produits le 20 juin entre les troupes de Godane et les forces loyales à Afghani dans le port Barawe, au sud de la Somalie, une des quelques villes encore tenues par les insurgés islamistes.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Le livre « Algérie juive » soulève une tempête dans le pays
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?
- Au Bénin, arrestation de l’ancien directeur de la police
- Pourquoi l’UE s’apprête à accorder un nouveau soutien à l’intervention rwandaise a...