Sahara occidental : le Polisario revendique l’attaque de Smara

La déclaration diffusée par l’agence de presse sahraouie est survenue la veille du jour où les Nations unies doivent décider du renouvellement du mandat de la Minurso.

Des soldats sahraouis lors du défilé pour le 50e anniversaire du Front Polisario et le début de la lutte armée pour l’indépendance du Sahara occidental à Aousserd, au sud-ouest d’Alger, le 20 mai 2023. © Amine Chikhi NurPhoto via AFP

Des soldats sahraouis lors du défilé pour le 50e anniversaire du Front Polisario et le début de la lutte armée pour l’indépendance du Sahara occidental à Aousserd, au sud-ouest d’Alger, le 20 mai 2023. © Amine Chikhi NurPhoto via AFP

Publié le 30 octobre 2023 Lecture : 2 minutes.

« Les forces de l’Armée populaire de libération sahraouie (APLS) ont ciblé [le 29 octobre] les forces ennemies dans les secteurs de Mahbes, Smara et Farsia avec des bombardements concentrés et violents », indique le communiqué de l’agence de presse sahraouie (SPS). Publié moins de 24 heures après l’attaque ayant touché trois cibles distinctes proches de la ville de Smara dans le Sahara occidental, il assure également avoir causé « de lourdes pertes dans les casernes et tranchées ennemies ». Des affirmations totalement invérifiables et qu’aucune source indépendante n’est, depuis 24 heures, venue confirmer.

Les déflagrations qui ont fait un mort et trois blessés, dont deux se trouvent dans un état critique, avaient été précédées dès le 26 octobre par une annonce du Front Polisario affirmant avoir « ciblé des retranchements des forces d’occupation marocaines à proximité de Hanka Houria ». Les quatre « tirs de projectiles » ont, d’après un communiqué des autorités marocaines, « causé des dégâts matériels à deux maisons ». La même source souligne qu’un premier tir a touché le quartier de la ZAP, celui de Hay Essalam, alors que les deux autres, ont ciblé le quartier industriel de Smara.

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Des expertises techniques et balistiques menées dans le cadre d’une enquête ouverte par le Procureur général du Roi près la Cour d’appel de Laâyoune devaient déterminer « l’origine et la nature » des tirs. Mais leur revendication par les indépendantistes sahraouis change la donne et semble obéir à un calendrier qui n’a rien d’anodin : ce lundi 30 octobre à 20 heures, le Conseil de sécurité des Nations unies est appelé à voter un projet de résolution pour le renouvellement du mandat de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso).

Projet de résolution

Comme l’année dernière, le projet de résolution implique le « simple renouvellement du mandat de la Minurso pour une durée d’un an supplémentaire ». Ce projet dérive du texte de la résolution portée par les États-Unis et soutenu par plusieurs membres du Conseil dont la France, le Gabon et les Émirats arabes unis. Seuls le Mozambique et la Russie ont considéré le projet de texte comme étant « déséquilibré ». Les révisions qu’ils ont proposées n’ont cependant pas été adoptées dans la version finale.

Le projet de résolution souligne « la nécessité de parvenir à une solution politique réaliste, réalisable, durable et mutuellement acceptable », qui serait « basée sur un compromis ». Il rappelle aussi l’importance « pour toutes les parties concernées d’élargir leurs positions ». Autant de conditions et de préalables qui pourraient être remis en question par l’attaque de Smara, en particulier dans l’hypothèse où Rabat choisirait de répliquer. Dans une interview à la chaîne Al-Hurra, le représentant du Maroc à l’ONU, Omar Hilale avait déclaré en mars 2021 à propos de la crise de Guerguerat : « Si un citoyen marocain est blessé, nous répondrons avec force et sévérité ».

Dans ce contexte tendu, des voies se font pourtant entendre pour prôner une alternative à la position militariste du Polisario. C’est le cas du Mouvement Sahraoui pour la Paix (MSP), qui organisait du 27 au 29 octobre sa deuxième conférence internationale sur le Sahara à Dakar. Adepte d’une « troisième voie », l’organisation a réitéré sa volonté d’être reconnue comme un « interlocuteur nécessaire dans la recherche d’une solution pacifique » dans le dossier du Sahara occidental.

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