L’Afrique du Sud s’attend au décès imminent de Mandela

L’Afrique du Sud s’attendait mercredi au décès imminent de son ancien président Nelson Mandela, hospitalisé à près de 95 ans dans un état critique, priant désormais pour qu’il ait une fin paisible.

Des Sud-Africains portent des pancartes de soutien à Nelson Mandela, le 25 juin 2013 à Pretoria. © AFP

Des Sud-Africains portent des pancartes de soutien à Nelson Mandela, le 25 juin 2013 à Pretoria. © AFP

Publié le 26 juin 2013 Lecture : 3 minutes.

L’Afrique du Sud s’attendait mercredi au décès imminent de son ancien président Nelson Mandela, hospitalisé à près de 95 ans dans un état critique, priant désormais pour qu’il ait une fin paisible.

Le quotidien populaire Daily Sun titrait "La lutte finale". En Afrique du Sud, la "lutte" (struggle en anglais) désigne traditionnellement le combat contre le régime ségrégationniste de l’apartheid dont Mandela fut le plus illustre pourfendeur.

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L’état de santé de Nelson Mandela s’est aggravé ce week-end et est décrit comme "critique". Il avait été hospitalisé en urgence le 8 juin après une récidive de l’infection pulmonaire qui le tourmente depuis deux ans et demi.

Interrogé par l’AFP vers 12h30 GMT, le porte-parole de la présidence Mac Maharaj – seul habilité à communiquer – s’est contenté de dire qu’il attendait des nouvelles fraîches des médecins.

Des médias locaux ont indiqué, sans citer de sources, que Nelson Mandela ne pouvait plus respirer sans assistance, une information que M. Maharaj a qualifiée de "rumeur" et que l’AFP n’a pu confirmer.

Devant une armée de journalistes venus du monde entier, de nombreux anonymes se pressaient mercredi dans devant un mémorial improvisé sur le mur du Mediclinic Heart Hospital de Pretoria où a été admis celui que la plupart des Sud-Africains appellent Madiba – de son nom de clan -, se photographiant à l’occasion devant une avalanche de posters, petits mots, fleurs, drapeaux, nounours, ballons…

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La rue de l’hôpital a été interdite à la circulation, et la présence policière a été légèrement renforcée par rapport aux derniers jours.

"C’est triste mais il n’y a rien que l’on puisse faire, à part souhaiter qu’il puisse être en paix", confie les yeux déjà brillants de larmes Franz, un père de famille venu en voisin avec son fils.

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"Que ta bénédiction repose sur Madiba maintenant et à jamais. Donne lui, nous te prions, une nuit calme et une fin bonne et parfaite", a prié le révérend Thabo Makgoba, archevêque du Cap, venu soutenir la famille dans l’épreuve mardi soir.

Les visites se sont multipliées à l’hôpital ces deux derniers jours. D’abord réservées à la famille, elles ont été élargies à des proches, des ministres – notamment la titulaire de la Défense, chargée de la santé des anciens chefs d’Etat.

"Questions délicates"

Des aînés du clan royal des Thembus, auquel appartient Nelson Mandela, devaient aussi se rendre à son chevet mercredi, selon le quotidien The Times. "Ils veulent rendre visite à Tata ("père", une formule de respect, ndlr), lui-même et voir ce qu’il convient de faire", a indiqué au journal un chef traditionnel, ajoutant que la délégation devrait discuter de "questions délicates".

Les Thembus sont une branche des Xhosas, peuple originaire de l’actuelle province du Cap oriental (sud) dont est originaire l’ancien président.

Cette visite a été décidée lors d’une réunion familiale mardi à Qunu (sud), le village où Mandela dit avoir passé les plus belles années de son enfance et où il a souhaité être inhumé.

Une bonne partie de la famille veut, selon la presse, voir réenterrer à Qunu les dépouilles des trois enfants de Nelson Mandela. En 2011, Mandla, petit-fils de l’icône de la lutte anti-apartheid et désormais chef du clan, les avait fait transférer sans concertation à Mvezo, le village natal de Mandela situé à environ 30 kilomètres de là.

Furieux, Mandla a claqué la porte à la réunion de mardi, selon le quotidien The Sowetan.

Aucun membre de la famille n’a voulu faire de commentaire.

Par ailleurs, une pelle mécanique a été livrée mardi après-midi à Qunu où des jardiniers s’affairaient sur une colline proche de la résidence de Nelson Mandela, sur ce qui pourrait être le site de sa tombe, selon la presse sud-africaine.

Les problèmes pulmonaires à répétition du père de la nation sud-africaine, dont c’est le quatrième séjour à l’hôpital depuis décembre, sont probablement liées aux séquelles d’une tuberculose contractée pendant son séjour sur l’île-prison de Robben Island, au large du Cap. Il y a passé dix-huit de ses vingt-sept années de détention dans les geôles du régime raciste de l’apartheid.

Libéré en 1990, Mandela a reçu en 1993 le prix Nobel de la paix pour avoir su mener à bien les négociations en vue d’installer une démocratie multiraciale en Afrique du Sud, conjointement avec le dernier président du régime de l’apartheid, Frederik de Klerk.

Mandela a été de 1994 à 1999 le premier président noir de son pays, un dirigeant de consensus qui a su gagner le coeur de la minorité blanche dont il avait combattu la mainmise sur le pouvoir.

Il n’est plus apparu en public depuis la finale de la Coupe du monde de football, en juillet 2010 à Johannesburg.

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