Burkina Faso : l’opérateur télécom Onatel veut fractionner ses actions
L’opérateur télécom Onatel va procéder à un fractionnement de ses actions. L’opération aura lieu le 29 novembre 2013 à la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) sous un rapport de une action ancienne pour dix actions nouvelles.
Le succès du fractionnement des actions de l’opérateur téléphonique sénégalais Sonatel, réalisé en novembre 2012, semble faire des émules. C’est désormais au tour de l’opérateur historique du Burkina Faso, Onatel (Office national des télécommunications), de procéder à un fractionnement de ses titres, prévu le 29 novembre 2013, soit quatre ans à peine après son introduction à la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) en 2009.
Le fractionnement se fera sous un rapport de une action ancienne pour dix actions nouvelles. Ce qui implique que chaque actionnaire d’Onatel recevra dix nouvelles actions pour chaque action précédemment détenue. Le nombre d’actions de la société passera de 3,4 millions à 34 millions et la valeur nominale chacune d’entre elles passera de 10 000 F CFA (environ 15 euros) à 1 000 F CFA (1,5 euro). Le capital social de l’entreprise en revanche sera maintenu à 34 milliards de F CFA (environ 51 millions d’euros).
Accessibilité
Dans son « guide du fractionnement de l’action Onatel », la société, détenue à 51 % par Maroc Telecom, et à 26% par le Burkina Faso, justifie ainsi l’opération : « la valeur marchande de l’action ONTBF [Onatel] à la bourse a connu une bonne croissance ces dernières années pour atteindre un niveau qui n’est pas à la portée de beaucoup d’investisseurs. »
Aussi, Onatel espère que la fragmentation du titre « pourra rendre plus abordable le cours de l’action, élargir la base d’actionnaires d’Onatel aux petits et moyens investisseurs et favoriser davantage les échanges de titres, ce qui devrait entraîner a priori une meilleure valorisation du titre et une marge de croissance plus importante. »
Diagnostic partagé par Youssouf Carius, économiste en chef de l’agence de notation Bloomfield Investment : « Le titre Onatel n’est pas le plus cher à la BRVM, mais il est clair que l’opération de fractionnement pourrait le rendre plus accessible. » Au 6 novembre 2013, les titres Onatel s’échangent à près de 68 000 F CFA (environ 104 euros).
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L’exemple Sonatel
Si le schéma choisi par Onatel est similaire à celui adopté en 2012 par la Sonatel, de nombreuses différences existent pourtant entre les deux sociétés. Comme le rappelle David Jean Faye, analyste chez CGF Bourse : « La Sonatel est un poids lourd de la BRVM et en Afrique de l’Ouest ».
L’entreprise a enregistré un chiffre d’affaires de 663 milliards de F CFA (environ un milliard d’euros) en 2012 et représente une capitalisation boursière de 1 900 milliards de F CFA (plus de 2,9 milliards d’euros).
Aussi, depuis le fractionnement des actions Sonatel en novembre 2012, le titre Sonatel à la BRVM a connu une hausse d’environ 35 %, passant de 14 000 F CFA (21 euros) à 19 000 F CFA (28 euros) – au 6 novembre 2013.
Facteurs positifs
Néanmoins, les marchés pourraient être « favorablement influencés par la bonne politique de dividendes d’Onatel » concède David Jean Faye. Par ailleurs, tient à souligner Youssouf Carius, « Onatel a enregistré de solides performances au cours de l’année 2013 ». En effet, au troisième trimestre 2013, le groupe a enregistré un résultat net en hausse de 36 % à 15 milliards de F CFA (environ 23 millions d’euros) contre 11 milliards de F CFA (près de 17 millions d’euros) un an plus tôt.
Sur la même période, le chiffre d’affaires de l’entreprise a connu une progression plus modérée, passant de 85 milliards de F CFA (environ 129 millions d’euros) au troisième trimestre 2012 à 90 milliards de F CFA (environ 136 millions d’euros) en 2013, soit une augmentation de 6 %. Enfin, la base clients d’Onatel a crû de 11 % entre septembre 2012 et septembre 2013, passant de 4,2 millions à 4,3 millions de clients.
* Mis à jour le 07/11/2013 à 13h30 CET – La photo a été actualisée
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