Au Kenya, Charles III part à la conquête amicale du Commonwealth

En visite d’État au Kenya, le souverain britannique est très attendu sur le passé colonial du Royaume-Uni. C’est aussi l’opportunité de renouer avec ses sujets extramarins.

Le roi Charles III et le président kényan William Ruto lors de la cérémonie d’accueil du souverain britannique, en octobre. Une visite placée sous le signe de la collaboration. © Luis Tato/AFP

Le roi Charles III et le président kényan William Ruto lors de la cérémonie d’accueil du souverain britannique, en octobre. Une visite placée sous le signe de la collaboration. © Luis Tato/AFP

Publié le 31 octobre 2023 Lecture : 3 minutes.

Charles III entame ce mardi une visite d’État au Kenya, où l’on s’attend à ce qu’il soit confronté à de nombreuses demandes d’excuses pour le passé colonial du Royaume-Uni dans ce pays d’Afrique de l’Est.

Une visite de quatre jours qui intervient peu avant que le Kenya ne célèbre, en décembre, les 60 ans de son indépendance. Et cette visite est tout un symbole puisque c’est la première de Charles en tant que souverain dans un pays du Commonwealth. Elle « soulignera le partenariat solide et dynamique entre le Royaume-Uni et le Kenya », a indiqué l’ambassade britannique locale dans un communiqué.

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Mais le déplacement du roi des Britanniques, âgé de 74 ans, et de la reine Camilla, âgée, elle, de 76 ans, permettra aussi d’évoquer « les aspects les plus douloureux de l’histoire commune » des deux États dans les années précédant l’indépendance du Kenya, en 1963, a assuré le palais de Buckingham.

Excuses sans équivoque

Entre 1952 et 1960, en effet, plus de 10 000 personnes ont été tuées au Kenya à la suite de la révolte des Mau Mau contre le pouvoir colonial, l’une des répressions les plus sanglantes de l’empire britannique.

Après des années de procédure, Londres a accepté, en 2013, de dédommager plus de 5 000 Kényans mais ce que certains attendent par dessus tout, c’est que le roi présente des excuses officielles pour les actes passés du Royaume-Uni.

« Nous appelons le roi, au nom du gouvernement britannique, à présenter des excuses publiques inconditionnelles et sans équivoque […] pour le traitement brutal et inhumain infligé aux citoyens kényans pendant toute la période coloniale », de 1895 à 1963, a récemment appelé de ses vœux la Kenya Human Rights Commission (KHRC), un groupe indépendant de défense des droits humains.

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La KHRC a également demandé des réparations « pour toutes les atrocités commises contre les différents groupes du pays », mentionnant, outre la répression des Mau Mau, l’accaparement de terres.

Resserrer les liens

Après leur arrivée au Kenya lundi soir, Charles et Camilla seront reçus mardi dans la capitale Nairobi par le président William Ruto. Ce dernier a salué, dans cette visite du couple royal, une « opportunité significative de renforcer la collaboration » dans différents domaines.

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Au cours de ces deux jours de visite, le couple royal rencontrera des entrepreneurs et des jeunes, participera à un banquet d’État, visitera un nouveau musée dédié à l’histoire du Kenya et déposera une couronne de fleurs sur la tombe du soldat inconnu dans les jardins d’Uhuru. Il doit ensuite se rendre dans la ville portuaire de Mombasa, au sud, où Charles, concerné par les questions environnementales, visitera notamment une réserve naturelle et rencontrera des représentants religieux.

Après des visites d’État en Allemagne puis en France marquant une volonté de rapprochement de Londres avec ses alliés européens, Charles se tourne maintenant vers le Commonwealth. Ce vestige de l’empire britannique, qui regroupe 56 pays – pour la plupart d’anciennes colonies britanniques –, est fragilisé par des critiques de plus en plus vives sur le passé colonial du Royaume-Uni.

D’autres visites de membres de la famille royale dans d’anciennes colonies ont, en effet, suscité des remous. Dans les Caraïbes, l’an dernier, le prince William et son épouse, Kate Middleton, avaient, eux aussi, été appelés à s’excuser pour le passé esclavagiste du Royaume-Uni. Le Kenya tient une place particulière dans l’histoire de la famille royale britannique. C’est dans ce pays que la mère de Charles III, Elizabeth II, a appris la mort de son père George VI, en 1952, et qu’elle est devenue reine.

(Avec AFP)

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