Syrie : attentat à Damas, l’aide aux rebelles accentuée

Un attentat meurtrier a frappé Damas dimanche 23 juin au matin, au lendemain d’une réunion du groupe des Amis de la Syrie qui a décidé de renforcer son aide à la rébellion pour inverser le rapport de forces sur le terrain.

Photo fournie par l’agence Sana le 30 avril 2013 après un attentat présumé à Damas. © AFP

Photo fournie par l’agence Sana le 30 avril 2013 après un attentat présumé à Damas. © AFP

Publié le 23 juin 2013 Lecture : 3 minutes.

Un attentat meurtrier a frappé Damas dimanche matin, au lendemain d’une réunion du groupe des "Amis de la Syrie" qui a décidé de renforcer son aide à la rébellion pour inverser le rapport de forces sur le terrain.

"Un attentat suicide terroriste a eu lieu derrière une boulangerie dans le quartier de Roukneddine", a annoncé la télévision d’Etat, utilisant la terminologie du régime de Bachar al-Assad qui assimile les rebelles à des "terroristes". La chaîne a fait état de "victimes parmi les civils", sans plus de précision.

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L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) a parlé de son côté de trois morts et de 10 blessés dans une explosion, sans en préciser l’origine.

Cet attentat intervient en pleine offensive de l’armée, appuyée par le mouvement armé libanais Hezbollah, contre les poches rebelles à Damas et dans ses environs. Alors que ces dernières semaines la rébellion a perdu du terrain, les principaux pays soutenant l’opposition ont décidé samedi d’intensifier leur aide aux insurgés qui réclament des armes lourdes pour protéger les zones civiles de la puissance de feu du régime.

Au terme d’une réunion à Doha, onze pays du groupe des "Amis de la Syrie", dont les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne, ont annoncé avoir décidé "une aide urgente en matériel et en équipements" à la rébellion afin de lui permettre de faire face aux "attaques brutales du régime".

Ils ont précisé que chaque pays aiderait les insurgés "à sa manière", contournant ainsi l’épineuse question de l’aide militaire directe que plusieurs pays occidentaux refusent de fournir. Jusqu’à présent, le gros de l’aide militaire provient de l’Arabie saoudite et du Qatar.

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"Aide militaire canalisée"

Les participants ont souligné que "toute aide militaire sera canalisée" par l’état-major de l’Armée syrienne libre (ASL), principale faction de l’opposition armée, afin qu’elle ne tombe pas entre les mains de groupes extrémistes.

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Le chef de la diplomatie du Qatar, cheikh Hamad ben Jassem Al Thani, a en outre affirmé que les participants avaient pris "des décisions secrètes" pour modifier l’équilibre des forces en Syrie, où les violences ont fait plus de 93.000 depuis mars 2011 selon l’ONU.

Les "Amis de la Syrie" ont par ailleurs dénoncé "l’intervention des milices du Hezbollah et des combattants d’Iran et d’Irak, qui aident le régime à réprimer le peuple syrien", estimant que cette intervention étrangère "menace l’unité de la Syrie" et pourrait faire déborder le conflit au-delà de ses frontières.

L’Iran, fidèle allié de Bachar al-Assad, a dénoncé dimanche la décision des "Amis de la Syrie". "Ceux qui soutiennent l’envoi d’armes en Syrie sont responsables du massacre des innocents et de l’insécurité dans la région", a déclaré Hossein Amir-Abdollahian, vice-ministre des Affaires étrangères.

"Au lieu d’envoyer des armes en Syrie, Washington doit soutenir l’arrêt de la violence et le dialogue national pour que les Syriens décident de leur avenir", a-t-il ajouté.

Samedi, le secrétaire d’Etat américain John Kerry a souligné que son pays continuait d’appuyer la tenue de la conférence internationale "Genève 2" visant à trouver une solution politique au conflit. Mais il a estimé que les rebelles avaient besoin d’un soutien accru "afin de se rendre à Genève" et de renverser "le déséquilibre sur le terrain".

Le porte-parole de l’ASL, Louaï Moqdad, avait annoncé vendredi que l’ASL avait récemment reçu de l’étranger des armes "modernes" susceptibles de "changer le cours de la bataille", notamment des armes anti-aériennes et anti-chars.

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