L’Afrique subsaharienne à l’heure des fusions-acquisitions en série
Sur les 297 deals enregistrés dans la région en 2022, 62 concernaient les mines, l’énergie et les services publics (eau, électricité…). Sur le continent, ces transactions devraient continuer à croître au cours des deux prochaines années, selon KPMG.
Un bond notable. En 2022, 297 opérations de fusions-acquisitions ont été bouclées en Afrique subsaharienne, contre 176 en 2021. La valeur totale des « fusac » en Afrique a atteint 19,2 milliards de dollars (18 milliards d’euros), après les 87,5 milliards de dollars réalisés au titre de 2021, considérée comme exceptionnelle. L’année 2022 a été portée par la cession des activités logistiques en Afrique du groupe Bolloré (désormais Africa Global Logistic) à Mediterranean Shipping Company (MSC), pour 5,7 milliards de dollars.
Dans son rapport « Doing deals in sub-saharian Africa », publié en octobre, le cabinet KPMG souligne que les ressources minières, dont regorgent le contient, constituent un attrait majeur pour les investisseurs. « Dans l’ensemble, [ces chiffres] reflètent le dynamisme et l’immense potentiel de croissance de l’Afrique subsaharienne », est-il ainsi écrit dans le document.
L’Afrique du Sud en tête
Les mines, l’énergie et les services publics (utilities ; eau, électricité) représentaient 64 des 297 deals réalisés en 2022. Parmi les opérations les plus importantes figure l’acquisition d’une mine de nickel en Tanzanie par GoGreen Investments, une société américaine, pour 878 millions de dollars. Une affaire qui témoigne du dynamisme de cette partie de l’Afrique, où les investissements s’inscrivent en hausse de 15 % par rapport à l’année dernière.
L’Afrique de l’Ouest connaît, elle aussi, dans cette dynamique avec 39 deals conclus pour un montant total de 3,7 milliards de dollars. Le Nigeria fait office de leader régional avec deux transactions dans le top 10 continental, dont le rachat de Mobil Producing Nigeria Unlimited, filiale d’ExxonMobil, par Seplat Energy Plc. pour 1,5 milliard de dollars. En zone francophone, le Cameroun tire son épingle du jeu après l’absorption de Guiness Cameroun par le groupe français Castel, pour 460 millions de dollars.
Quant à l’Afrique australe, elle domine le top 10 des transactions de l’année, avec six deals. Le podium est occupé par trois entreprises sud-africaines. Le deal le plus important, en Afrique subsaharienne, étant une prise de participation de 55,44 % dans le groupe Mediclinic International, spécialisé dans les services de santé privé, par MSC Mediterranean Shipping, pour un montant de 2,5 milliards de dollars.
Attrait de l’énergie
Où faire des affaires sur le continent ? Le rapport pose la question à 150 cadres qui ont évolué en Afrique subsaharienne ces quatre dernières années. Parmi eux, 67 % expriment leur envie de refaire des affaires en Afrique. Ils désignent l’Afrique du Sud (50 %) et le Nigeria (30 %) comme les meilleures destinations du continent. Pour KPMG, les secteurs qui domineront les fusions-acquisitions, au cours des deux prochaines années, sont l’énergie (48 %), les biens de consommations (39 %) et les mines (37 %).
Concernant les technologies, 36 % des investisseurs interrogés se disent favorables à y investir. Car, la technologie, « façonnera l’avenir de l’Afrique » dans des domaines tels que l’agriculture, la santé et l’éducation.
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