Au Cameroun, Paul Biya, le RDPC et l’éternel appel à la candidature
La prochaine présidentielle ne doit avoir lieu qu’en 2025. Mais le parti au pouvoir se mobilise déjà, région après région, pour appeler le président sortant à briguer un huitième mandat.
La valse des meilleurs supporters de l’inamovible Paul Biya a bel et bien repris – si tant est qu’elle se soit un jour arrêtée. Ce 1er novembre, les cadres du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir) étaient rassemblés dans l’Ouest, à Bafoussam, en présence du secrétaire général du comité central du parti, Jean Nkuete.
Originaire de la région, celui-ci a officiellement entamé une tournée destinée à mettre en ordre de marche les instances de la formation qu’il dirige, en vue des prochaines échéances électorales. Mais, comme souvent avec le RDPC, l’événement a surtout tourné à la démonstration d’affection politique envers le chef de l’État.
« Choix du cœur »
Comme récemment dans l’Extrême-Nord, où le ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie, avait ouvert le bal, Jean Nkuete a plaidé pour une nouvelle candidature de Paul Biya à la présidentielle de 2025. C’est « un choix du cœur et de la raison », a-t-il affirmé, enjoignant les élites et militants de l’Ouest à signer une motion d’appel et de soutien à la candidature de Paul Biya.
« On n’épilogue pas sur la succession du chef de son vivant », a affirmé l’ancien délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Bafoussam, Emmanuel Nzeté. « Les textes de base de notre parti sont clairs », a-t-il ajouté, faisant référence au fait que le président du RDPC – Paul Biya depuis sa création – est automatiquement le candidat de la formation à la présidentielle.
Si les appels à la candidature du chef de l’État sortant – qui briguerait un huitième mandat en 2025 – sont d’abord venus de l’Extrême-Nord et de l’Ouest, c’est aussi que ces deux régions sont hautement stratégiques. La première fait en effet figure de gros réservoirs de voix et le RDPC a besoin d’y affirmer sa domination.
La seconde est quant à elle attirée par l’opposition et en particulier par le Mouvement pour la renaissance du Cameroun de Maurice Kamto, lui-même originaire de Bafoussam. Jean Nkuete et les caciques régionaux du RDPC savent donc que l’Ouest et sa capacité de mobilisation sont particulièrement scrutées par le chef de l’État.
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