Guinée équatoriale : le parti au pouvoir clame sa victoire aux élections
Les résultats des élections parlementaires et locales du 26 mai en Guinée Equatoriale donnent sans surprise le parti du Président Teodoro Obiang, en place depuis 33 ans, grand vainqueur, selon un communiqué de la présidence samedi.
D’après ce communiqué qui ne donne ni pourcentages ni taux de participation, le Parti démocratique de Guinée équatoriale (PDGE) d’Obiang emporte "la majorité absolue dans toutes les circonscriptions", alors que le parti d’opposition Convergence pour la démocratie sociale (CPDS) obtient un unique siège au Parlement, un autre au Sénat, et cinq sièges de conseillers municipaux.
Dans la circonscription de Malabo, la capitale, le PDGE a obtenu 9 sièges sur 10 à la Chambre des députés, 5 sièges de sénateurs sur 6 et 12 de conseillers municipaux sur 13. "À Bata, la deuxième ville du pays, le PDGE a obtenu les 10 sièges de députés appartenant à cette circonscription", est-il indiqué dans le communiqué.
Le 26 mai, les électeurs étaient appelés à renouveler les conseils municipaux et l’Assemblée nationale -où ne siégeait déjà qu’un seul opposant sur cent députés-, et à désigner pour la première fois les 70 membres du Sénat voulu par la nouvelle Constitution.
Sans surprise
L’issue du scrutin ne faisait aucun doute, le PDGE ayant formé une coalition électorale regroupant la quasi-totalité des partis du pays. Seuls deux partis d’opposition, le CPDS et l’Action populaire, présentaient des candidats indépendants.
Le scrutin s’est par ailleurs déroulé dans un climat de tension avec l’opposition, alors qu’une manifestation contre le régime a été empêchée le 15 mai, et que plusieurs opposants, arrêtés les dernières semaines précédant le scrutin, n’ont été libérées qu’au lendemain de celui-ci.
"Ce sont des élections bidon, comme les autres scrutins organisés par la dictature d’Obiang. Si je me présente, c’est pour alerter l’opinion publique internationale", avait affirmé à l’AFP Placido Mico, l’unique député d’opposition à l’Assemblée.
L’organisation de ce scrutin fait suite à la réforme constitutionnelle de novembre 2011, qui prévoit notamment une limitation à deux du nombre de mandats présidentiels, et qui a été approuvée par 97,7% des Equato-Guinéens.
Scores fleuves
Ces scores fleuves n’ont rien d’étonnant pour la Guinée: en 2009, M. Obiang avait été réélu avec 95,37% des suffrages et en 2002, il avait obtenu 97,1 % des voix.
Le président Obiang, arrivé au pouvoir en 1979 par un coup d’Etat, puis élu à quatre reprises, tente depuis quelques années de modifier l’image de son petit pays pétrolier de 700.000 habitants, souvent qualifié de "dictature" par les défenseurs des droits de l’Homme.
Six mois après la réforme de 2011, le président Teodoro Obiang Nguema avait nommé son fils Teodorin Obiang deuxième vice-président chargé de la Défense et de Sécurité publique, bien que ce poste ne soit pas prévu par la nouvelle Constitution, préparant ainsi sa succession selon de nombreux observateurs.
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